Coronavirus : les brigades sanitaires de l’Assurance maladie face à "moins de cas que prévu"

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Le nombre de cas contacts et de cas positifs est moins important que prévu. © FREDERICK FLORIN / AFP
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avec AFP
Dans un entretien publié dans les pages du journal "La Croix", le directeur général de l'Assurance maladie Nicolas Revel a décrit un dispositif de traçage de l'épidémie bien rodé mais confronté à moins de cas que prévu. Il explique ce constat par le respect scrupuleux des mesures barrières par les Français.

Le dispositif de traçage mis en place par l'Assurance maladie pour retrouver les personnes ayant été en contact avec des patients infectés par le Covid-19 fait face à un nombre de cas "moins important que prévu", indique son directeur général dans un entretien au journal La Croix. "Le dispositif fonctionne bien mais fait face, pour l'instant, à un nombre de patients positifs et de cas contacts moins important que prévu", observe Nicolas Revel, qui y voit un signe "que la circulation du virus s'est largement ralentie".

"Un peu moins de 700 cas par jour"

Depuis le 13 mai, pour éviter une reprise de l'épidémie à la fin du confinement, les médecins généralistes doivent signaler à l'Assurance maladie les contacts familiaux de leurs patients testés positifs au coronavirus, tandis que des "brigades sanitaires" sont chargées de contacter les autres personnes susceptibles d'avoir été infectées. "Nous avions bâti le dispositif en estimant que nous pourrions avoir, tous les jours, entre 1.700 et 4.000 nouveaux patients positifs. Ceux qu'on appelle les 'patients zéro'. Or, entre le 13 et le 25 mai, nous avons recensé environ 8.000 patients positifs. Soit en moyenne un peu moins de 700 cas par jour", détaille le directeur général.

 

"On constate aussi que le nombre de cas contacts, c'est-à-dire de personnes susceptibles d'avoir été contaminées par un patient zéro est bien inférieur à l'hypothèse de vingt personnes, qui nous avait été donnée. A ce jour, nous avons enregistré un peu plus de 22.000 cas contacts au total. Cela signifie qu'en moyenne, pour chaque patient zéro, on recense seulement trois cas contacts", ajoute-t-il.

"Beaucoup de gens respectent les mesures barrières"

Selon Nicolas Revel, cela peut s'expliquer par le fait que "beaucoup de gens respectent aujourd'hui les mesures barrières et portent des masques", parce que "nous n'avons pas retrouvé encore toutes les interactions sociales de la vie d'avant", mais "surtout" car "la circulation du virus s'est largement ralentie", un constat "corroboré" par le faible pourcentage de tests positifs ("seulement 2 %" du total).

Il recommande toutefois de rester "très prudent pour la suite", envisageant notamment que certaines personnes porteuses du virus ne consultent pas leur médecin parce qu'elles sont asymptomatiques ou "n'ont que des symptômes très légers".

 

Quant au nombre de tests réalisés, "en moyenne 40.000 à 50.000 par jour" depuis le 13 mai, "c'est moins que les 100.000 annoncés car l'évolution du virus a conduit à ce qu'il y ait moins de prescriptions de tests par les médecins", explique-t-il. "Cela nous donne de la marge pour mener des campagnes proactives de dépistage dans des sites où cela a du sens", ce que les agences régionales de santé "ont commencé à faire ", ajoute-t-il.