Le docteur Jimmy Mohamed a insisté sur l'importance de porter le masque. 2:26
  • Copié
Jimmy Mohamed édité par Léa Leostic
Le docteur Jimmy Mohamed a dévoilé mercredi matin sur Europe 1 le contenu d’une étude coréenne qui démontre que les malades asymptomatiques touchés par le coronavirus sont aussi contagieux que les symptomatiques. Le port du masque a donc encore plus d’importance.

L’épidémie de coronavirus continue de progresser en France et partout dans le monde. Mardi, le taux de positivité des tests a augmenté pour le quatrième jour consécutif dans l’Hexagone et plus de 10.000 nouveaux cas ont été recensés en 24 heures. Pour lutter contre la prolifération, une seule solution pour le moment : "porter un masque", selon le docteur Jimmy Mohamed, car les malades asymptomatiques sont eux aussi très contagieux. C'est en tout cas ce que révèle une étude coréenne, relayée mercredi par le médecin et chroniqueur santé d'Europe 1.

"On savait que les personnes asymptomatiques étaient contagieuses, raison pour laquelle il faut porter un masque même en l’absence de symptômes. Mais on apprend cette fois quelque chose d’assez incroyable : ces personnes seraient autant contagieuses que celles avec des symptômes. C’est le résultat d’une étude coréenne qui a étudié un cluster dans la ville de Daegu, avec 3.000 contaminations au sein d’une communauté religieuse.

Sur ces 3.000 personnes, plus de 200 ont accepté de participer à l’étude, dans laquelle on a 20% de personnes qui sont asymptomatiques : pas de nez qui coule, pas de fièvre, rien. Les 80% restant ont une forme modérée : des courbatures, de la fièvre et de la toux mais pas d’hospitalisation. On s’est rendu compte que les personnes qui sont asymptomatiques mais qui ont un test PCR positif ont autant de virus dans le nez que les personnes qui vont tousser et avoir de la fièvre.

Ce n’est qu’une étude préliminaire et qui concerne uniquement des jeunes entre 20 et 30 ans. Il ne faut donc pas extrapoler aux personnes de 40 ans ou plus, néanmoins, il faut prendre conscience qu’il faut porter un masque même en l’absence de symptômes. Quand vous avez des symptômes, il est peut-être même déjà trop tard puisqu’on sait que vous êtes très contagieux dans les deux à trois jours qui précèdent l’apparition de symptômes.

10% des malades sont responsables de 80% des contaminations, c’est ce que l’on appelle les 'super contaminateurs'.

Comment rechercher ces super-contaminateurs ?

La situation se dégrade. En médecine de ville, les médecins voient de plus en plus de malades, aux urgences, il y a de plus en plus de passage en raison du Covid et le taux d’hospitalisation et le nombre de malade en réanimation sont en train d’augmenter. Il va falloir faire quelque chose. Le taux de positivité des tests a encore grimpé de 10%. Les tests salivaires vont peut-être nous aider. Ils sont certes un peu moins performants, mais on va pouvoir les répéter et aller à la chasse aux super-contaminateurs.

On sait que notre système de détection et de traçage est mauvais. Nous ne sommes pas assez performants, mais il faut se dire que si l’on portait un masque correctement, si on se lavait les mains et si on arrêtait de faire des fêtes, on n’aurait pas besoin de se faire tester car on ne serait pas malade. On peut toujours pointer du doigt le système défaillant, mais on a une responsabilité individuelle et collective dans le port du masque. Porter un masque dans tous les lieux clos, c’est peut-être la seule façon de protéger notre système et notre économie".