Coronavirus : le recours aux autotests "prématuré" selon la Haute autorité de santé

Les tests sérologiques sont pour le moments opérés par des professionnels.
Les tests sérologiques sont pour le moments opérés par des professionnels. © AFP
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Europe 1 avec AFP
Les autotests sont "aujourd'hui difficiles à interpréter" et leurs "performances sont inégales", souligne-t-elle. La HAS a constaté qu'il "existe à ce jour très peu de données scientifiques sur les performances des autotests pour le diagnostic du COVID-19 en vie réelle".

Le recours aux autotests à faire soi-même qui permettraient avec une simple piqûre au bout du doigt de savoir rapidement si l'on a fabriqué des anticorps contre le nouveau coronavirus, est "prématuré", a estimé lundi la Haute autorité de Santé (HAS). Les autotests sont "aujourd'hui difficiles à interpréter" et leurs "performances sont inégales", souligne-t-elle. La HAS a constaté qu'il "existe à ce jour très peu de données scientifiques sur les performances des autotests pour le diagnostic du COVID-19 en vie réelle".

A cette incertitude sur la fiabilité de ces tests, s'ajoute une "difficulté d'utilisation: si la réalisation du prélèvement est simple (le patient le réalise seul, à domicile, en se piquant le bout du doigt), ce n'est pas le cas pour la lecture et l’interprétation du résultat. "Sans accompagnement, le patient prend le risque de tirer des conclusions erronées de ce test". 

Des tests rapide et qui requièrent peu de matériel

Cette position fait partie d'un rapport de la HAS, diffusé lundi, sur la place des tests sérologiques rapides qui donnent des résultats en quelques minutes : tests diagnostiques rapides (TDR, en laboratoire), tests rapides d’orientation diagnostique (TROD, si positifs, ils doivent être confirmés en laboratoire), et autotests. Grâce à leur plus grande rapidité d'utilisation et le peu de matériel requis pour les réaliser, ces tests unitaires seraient accessibles sur tout le territoire, y compris au sein des villes disposant uniquement d'un laboratoire de biologie médicale de proximité, sans plateau technique lourd, remarque-t-elle.

Incertitudes sur une éventuelle immunité

Mais quel que soit le test sérologique, l'incertitude subsiste sur la protection, l'immunité contre le virus, que garantirait la présence d’anticorps, et si c'est le cas, sur sa durée. "C'est pourquoi, dans l’état actuel des connaissances, ces tests n'ont pas encore de place dans l'identification des personnes protégées contre le virus", souligne la HAS.

En revanche, en identifiant les personnes qui sont ou ont été contaminées par le virus, les tests sérologiques ont leur place d’une part dans la surveillance épidémiologique de la maladie; ainsi que d'autre part, dans la stratégie diagnostique, en complément du test virologique (par RT-PCR) qui reste le test de première intention pour le diagnostic de la phase aiguë de la maladie COVID-19.