Emmanuel Macron 5:22
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Emmanuel Macron a officiellement lancé jeudi la mission d'évaluation de la gestion de la crise du coronavirus. Son président, le professeur Didier Pittet, a expliqué vendredi midi sur Europe 1 en quoi consistait cette structure "ad hoc". 
INTERVIEW

À quoi va servir la mission d'évaluation lancée jeudi par l'Élysée sur la gestion de la crise du coronavirus ? Son président, l'infectiologue et épidémiologiste suisse Didier Pittet, la résume en une phrase : il s'agit de s'intéresser à "la façon dont la France a géré cette crise, en comparaison avec d'autres pays", a-t-il expliqué au micro d'Europe 1, vendredi midi. Le spécialiste promet également que cette mission sera "totalement indépendante", alors qu'une polémique a éclaté sur l'influence des laboratoires dans les recommandations formulées par le Conseil scientifique.

"Une commission qui est avant tout interdisciplinaire" 

Sans pouvoir dévoiler pour l'instant le travail précis fourni par les divers experts convoqués, le Pr Didier Pittet a dessiné les contours d'une mission qui doit selon lui avoir "une vision panoramique et globale" : "C'est une commission qui est avant tout interdisciplinaire, il y a l'aspect sanitaire, économique, social et sociétal." 

Deuxièmement, cette mission d'évaluation aura une vision européenne : "Il ne s'agit pas d'opposer les pays, car chaque pays a fait ce qu'il pensait être bien à faire." Les conclusions de cette mission seront d'ailleurs envoyées à l'Organisation mondiale de la santé, "qui a demandé des rapports à tous les pays".

Mieux anticiper les crises sanitaires

Cette mission doit donc revenir sur les choix faits en matière de confinement, de tests ou de masques, mais aussi tenter de se projeter dans le futur. C'est d'ailleurs l'une de ses ambitions officielles, comme présenté dans sa feuille de route : elle doit s'attarder sur "l'anticipation des risques pandémiques".

"Si nous trouvions des conseils pour une gestion éventuellement différente d'un éventuel rebond, on le signalerait à ce moment-là", souligne le Pr Didier Pittet, par ailleurs renommé pour avoir contribué à garder la formule du gel hydroalcoolique dans le domaine public. "La bonne gestion du futur consiste à comprendre pourquoi nous faisons telle chose, à tel moment." Un premier rapport d'étape est attendu pour octobre, avant un rapport final prévu pour la fin de l'année 2020.