La méfiance envers le vaccin reste forte parmi les soignants. Photo d'illustration. 1:42
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, édité par Antoine Terrel , modifié à
Si le gouvernement veut accélérer la campagne de vaccination contre le coronavirus, les autorités sanitaires s'inquiètent de la défiance, qui reste importante, chez les soignants.  "Les hospitaliers sont à l'image de l'ensemble de la population. Ils ont les mêmes craintes", confie un aide-soignant à Europe 1. 

Malgré l'accélération de la campagne de vaccination contre le coronavirus ces derniers jours, doit-on s'attendre à atteindre un plafond dans les prochaines semaines, notamment chez les soignants ? C'est ce que redoutent les autorités sanitaires, car de nombreux personnels ont pour l'instant choisi de ne pas se faire vacciner. Dans les hôpitaux, la vaccination est dans toutes les discussions, et les sceptiques sont encore très présents. Reportage.

Autour d'Antoine, aide-soignant dans un hôpital parisien, tous ses collègues ont choisi de ne pas se faire vacciner, mais refusent de s'exprimer sur le sujet. Antoine, lui, avance un premier argument. "Avec le turnover très important dans nos hôpitaux, les hospitaliers sont de plus en plus jeunes et ne se sentent pas prioritaires au niveau de la vaccination", estime-t-il. 

"Le manque de recul par rapport au vaccin"

Face au vaccin, il y a de grosses disparités selon les métiers. Lors de la campagne de vaccination contre la grippe de 2019, 70% des médecins avaient choisi de recevoir l’injection, contre 40% chez les infirmiers et seulement 20% chez les aides-soignants. 

Un scepticisme qui n’étonne pas Antoine. "Le principal argument, c'est le manque de recul par rapport au vaccin. C'est quelque chose qui n'est pas figé et peut évoluer", analyse l'aide-soignant. Et de conclure : "Il faut comprendre que les hospitaliers sont à l'image de l'ensemble de la population. Ils ont les mêmes craintes."

Dans les hôpitaux et les Agences régionales de santé contactés par Europe 1, le sujet est en tout cas pris très au sérieux. "On a besoin d’un élan général autour de la vaccination", confie ainsi à Europe 1 un directeur d’hôpital à Marseille. "Si nos soignants freinent des quatre fers, ça ne va pas aider."