Il est l'arme du gouvernement contre l'épidémie de coronavirus : le test PCR. Et les Français ont bien compris son utilité puisqu'ils sont de plus en plus nombreux à aller se faire dépister, au point de saturer une partie des milliers de laboratoires qui se chargent de les effectuer. Une situation qu'Olivier Véran veut réguler. Interviewé samedi sur BFMTV, le ministre de la Santé à affirmer que "d'ici deux, trois semaines au plus tard, l'accès aux tests sera facilité". Mais est-ce la bonne solution ? Non, à en croire Martin Blachier, pour qui il faut avant tout "apprendre mieux aux gens ce qu'est un contact à risque".
"Il faut revoir la stratégie de dépistage"
Invité d'Europe Soir dimanche, l'épidémiologiste affirme "qu'il faut revoir la théorie et la stratégie de dépistage" en traitant en priorité "les symptomatiques et ceux qui ont eu un réel contact à risque". "Ce n'est pas simplement en croisant un porteur dans la rue", que l'infection se transmet, rappelle-t-il. "Deux tiers des gens qui font des tests pensent qu'ils ont eu un contact à risque, mais 97% reviennent négatifs", abonde-t-il.
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"La grande majorité des quatorzaines est inutile"
Quant à savoir s'il faut réduire le temps des quatorzaines des patients positifs, une idée également soulevée par Olivier Véran samedi, le spécialiste s'y oppose. "Je pense que ce n’est pas le bon angle, je n’ai pas vu de raison solide de la raccourcir. Le coronavirus c’est cinq jours d'incubation et entre sept et dix jours à être contagieux." Martin Blachier estime que "la grande majorité des quatorzaines est inutile : beaucoup s'isolent alors qu'il ne se rendent pas compte qu'ils n'ont couru aucun risque."