Plusieurs clusters ont été détectés, et contrôlés, depuis le 9 mai au sein d'hôpitaux français. 3:01
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Laetitia Drevet
Alors que plusieurs pays d'Europe ont annoncé cette semaine des reconfinements locaux, l'épidémiologiste Eric Caumes alertait mercredi matin sur l'existence de clusters potentiellement inquiétants au sein d'hôpitaux français. Invité d'Europe 1 mercredi, le virologue Daniel Lévy-Bruhl nuance (un peu) ces propos.
INTERVIEW

Plusieurs pays d’Europe ont annoncé des reconfinements locaux après l’apparition de foyers de contamination au Covid-19. Et en France ?  Plus de 239 foyers infectieux ont été détectés depuis le 9 mai, 89 sont toujours en cours d’investigation. "Je suis inquiet car je trouve que l'on n’a pas pris correctement les enseignements de cette première vague épidémique", alertait l'épidémiologiste Eric Caumes mercredi matin sur Europe 1. Invité d'Europe 1, Daniel Lévy-Bruhl, virologue et membre du Conseil scientifique, a nuancé ces propos sur notre antenne à la mi-journée. 

"L'existence de clusters prouve que le virus continue de circuler"

"Il faut bien comprendre que si les médecins appellent à l’aide c’est parce qu’il y a dans les hôpitaux une reprise de l’activité normale, ce qui est nécessaire. On revit une période où il faut faire coexister des patients potentiellement infectés par le coronavirus, et des patients souffrant d'autres pathologies", explique Daniel Lévy-Bruhl, tandis qu'Eric Caumes évoquait des difficultés de gestion dans plusieurs clusters détectés au sein d'hôpitaux de l'Hexagone.

"Quand je vois par exemple que j’ai des collègues qui m’appellent depuis des hôpitaux pour gérer des clusters dans leurs établissements, et qu’apparemment cela ne se fait pas bien, je pense qu’il y a un vrai problème. Je me demande même si on a bien compris le message", avancait-il. 

Daniel Lévy-Bruhl reconnait un "niveau de préparation hétérogène" entre les structures, mais assure que la situation est pour le moment sous contrôle. "Nous sommes heureusement dans une situation où il n'y a pas de recrudescence massive de foyers d'infection", souligne le virologue. Et ajoute : "Mais l'existence de clusters est un indicateur important, qui prouve que le virus continue de circuler". 

Alors pour que le reflux épidémique se poursuive, dit-il, il faut "s'en donner les moyens individuellement", en respectant les gestes barrières et la distanciation sociale. "Si on continue, il n'y a aucune raison d'avoir une réversion."