Coronavirus : des aides seront versées début mai aux médecins libéraux en perte d'activité

© JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
  • Copié
Maxime Dewilder, avec AFP
Dès le début du mois de mai, les médecins libéraux percevront une aide "sous forme d'acompte" pour faire face à leur perte d'activité liée au confinement, lui-même imposé par l'épidémie de coronavirus. C'est ce qu'a annoncé le ministre de la Santé Olivier Véran mercredi.

Les professionnels de santé libéraux dont l'activité s'est effondrée à cause du confinement vont bel et bien bénéficier d'une aide de l'Etat, avec le versement d'un premier acompte début mai, a annoncé mercredi le ministère de la Santé. Ces aides, versées par l'Assurance maladie, permettront de "garantir que chaque professionnel de santé libéral conventionné connaissant une baisse d'activité" puisse "faire face à ses charges", a indiqué le ministère dans un communiqué.

 

Elles seront versées sous forme d'un acompte "dès le début du mois de mai", calculé sur la base des informations fournies par les professionnels, et donneront lieu à des régularisations "une fois connues définitivement les pertes d'activité subies", précise-t-il. Le dispositif, qui sera défini via une ordonnance prise dans le cadre de la loi d'urgence sanitaire, sera "accessible à plus de 335.000 professionnels de santé", a précisé de son côté l'Assurance maladie.

"Faire face aux charges"

Il "ne vise pas un objectif de garantie de revenu, à l'instar d'une logique propre aux salariés" mais à "garantir à chaque professionnel de santé la capacité à faire face à leurs charges" pour "leur permettre de reprendre leur activité", a-t-elle ajouté. Selon le ministère, les aides varieront selon les professionnels et les revenus perçus pendant le confinement. Elles tiendront par ailleurs compte des éventuelles aides perçues par les professionnels au titre d'autres dispositifs, comme le chômage partiel.

Le calcul des aides s'appuiera à la fois sur des "éléments standardisés" par professions de santé ou spécialités, comme le taux de charges fixes, et sur des "éléments personnalisés", comme le niveau habituel des honoraires, détaille l'Assurance maladie.

Dans des communiqués distincts, plusieurs syndicats de médecins libéraux ont jugé ce dispositif "insuffisant", évoquant une "iniquité" au regard du soutien apporté par le gouvernement "aux établissements de santé publics".

"Le compte n'y est pas"

 

 

L'aide proposée "ne portera que sur les charges". "Certes cela a le mérite d'exister, mais le syndicat des médecins libéraux (SML) estime que le compte n'y est pas, et qu'au final, cette démarche traduit une forme de mépris des pouvoirs publics envers les médecins libéraux", a assuré le SML. "Le compte n'y est pas", a abondé la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), en demandant à ce que les aides couvrent "l'intégralité des charges, sans exception et sans plafond, afin de ne pas pénaliser en particulier les spécialistes qui font face à des investissements très lourds".

Selon l'Assurance maladie, la mise en place des mesures de confinement a entraîné une baisse des consultations de 40% pour les généralistes et de 50% pour les spécialistes, certains, comme les kinésithérapeutes, ayant quasiment suspendu leur activité.