Le docteur Philippe Juvin demande une étude sur la chloroquine. 2:52
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Antoine Cuny-Le Callet , modifié à
Alors qu'un décret suspend depuis mercredi l'utilisation de la chloroquine pour traiter les patients touchés par le coronavirus, le débat fait toujours rage. Philippe Juvin, chef des urgences de l'hôpital Georges-Pompidou, a dénoncé une hystérisation du problème, samedi au micro d'Europe 1.

Depuis mercredi, un décret suspend l'utilisation de la chloroquine pour traiter les malades du Covid-19 en France. Invité d'Europe 1 samedi, le chef des urgences de l'hôpital Georges-Pompidou Philippe Juvin dénonce un débat hystérique autour de ce médicament : "Cette histoire est folle", souffle-t-il, réclamant une étude dans les règles.

"C'est grâce à la dispute intellectuelle que les choses avancent"

"Cela fait trois mois que l'on ne parle que de ça", s'exclame Philippe Juvin. "Et cela fait trois mois que l'on demande une étude bien menée, avec un groupe témoin, pour prouver que la chloroquine a des effets positifs sur les patients." Le médicament, défendu comme traitement contre le virus par le médecin Didier Raoult, fait l'objet de nombreuses critiques. Une étude publiée par la revue scientifique the Lancet aurait même conclu à une surmortalité chez les patients hospitalisés.

Du propre aveu de Philippe Juvin, beaucoup de personnes hospitalisées ou de familles réclament un traitement à l'hydroxychloroquine. "[Elle] a été prescrite dans mon hôpital dans le cadre d'essais cliniques et quelques patients ont pu en recevoir [...] quand ils le demandaient." Le médecin concède pourtant que les dernières informations recueillie mettent en évidence les "inconvénients certains" du médicament.

Souhaitant dépassionner le débat qui a vu partisans et opposants à la chloroquine s'affronter virulemment, Philippe Juvin souhaite que le débat scientifique reprenne sa place : "C'est grâce à la dispute intellectuelle que les choses avancent", tempête-t-il. "Il ne faut pas faire de cette dispute intellectuelle une discussion quasi-idéologique."