Carences, bénéfices et bonnes astuces : comment devenir flexitarien ?

Inclure moins de protéines animales et plus de végétaux, voilà le principe du régime flexitarien.
Inclure moins de protéines animales et plus de végétaux, voilà le principe du régime flexitarien. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
  • Copié
avec AFP
Sarah Dudoy-Mony, diététicienne nutritionniste, invitée de "Sans Rendez-Vous" sur Europe 1, explique le principe et donne des conseils pour passer au régime flexitarien, contenant moins de viande et de poisson.
EUROPE 1 VOUS ACCOMPAGNE

À l'heure où les Français font de plus en plus attention à ce qu'ils mangent, que ce soit pour des considérations écologiques, de santé, de bien-être animal ou tout cela à la fois, le régime flexitarien fait de plus en plus d'adeptes. Environ 9% des consommateurs hexagonaux l'ont adopté et 45% disent avoir envie de s'y mettre. Dans l'émission Sans Rendez-Vous, sur Europe 1, la diététicienne nutritionniste Sarah Dudoy-Mony explique le mode d'emploi et les bénéfices de ce nouveau mode alimentaire.

Le régime flexitarien, c'est quoi ?

C'est un régime "principalement végétarien mais qui inclut occasionnellement de la viande ou du poisson", résume Sarah Dudoy-Mony. Ces protéines animales sont consommées à peu près quatre fois par semaine. "Il faut faire ce dont on a envie, suivre le ressenti", recommande la spécialiste. À la place de la viande et du poisson, les gourmets prennent "plus de végétaux, de légumes, de céréales et de légumes secs". 

Comment et quand s'y mettre ?

La nutritionniste recommande de franchir le cap lorsqu'on a un peu de temps devant soi. Une période de vacances, par exemple, est idéale. "Car cela s'anticipe", explique Sarah Dudoy-Mony. "Il faut faire les courses, réfléchir aux menus. C'est une cheminement personnel, il faut rester ouvert."

Le principe, c'est aussi de réinvestir les économies réalisées en achetant moins de viande et de poisson dans des produits de qualité, que ce soit pour les végétaux ou pour les protéines animales qui restent.

Y a-t-il des risques de carences ?

Sarah Dudoy-Mony alerte sur les règles à suivre pour éviter les carences. "Notre corps ne stocke pas les protéines. Il faut savoir reconstituer une protéine végétale. Une part de viande, poisson ou œuf contient en moyenne 18% de protéines. Quand on fait les bonnes associations de légumes secs et de céréales, on peut avoir jusqu'à 22% de protéines."

Attention également au fer, au zinc et à la vitamine B12. Pour le fer, il est contenu dans d'autres aliments que la viande, mais parfois moins bien assimilé. "Il faudrait arroser de jus de citron le plat qu'on va déguster. La vitamine C contenue dans le citron va permettre de mieux délivrer le fer des autres aliments", conseille la nutritionniste, en prenant l'exemple d'une "soupe à la thaïlandaise avec des haricots blancs, un peu de riz".

Le zinc se retrouve dans les sous-produits animaux comme le fromage ou les œufs. Quant à la vitamine B12, indispensable pour fixer le fer, il est normalement possible d'en consommer suffisamment avec quatre parts de viande ou de poisson par semaine. Néanmoins, Sarah Dudoy-Mony préconise de faire une prise de sang au bout de six mois pour en être sûr.

Quels sont les bénéfices ?

Selon Sarah Dudoy-Mony, le régime flexitarien est bon "pour les organes vitaux, le cerveau et le cœur, mais aussi pour la peau et les yeux". Manger des fruits et légumes de meilleure qualité, notamment si on achète du bio, permettra d'avoir une "plus grande densité nutritionnelle" et "beaucoup d'antioxydants". "On va pouvoir agrémenter nos plats de fruits oléagineux, on aura du bon gras, toutes les vitamines pour que le cerveau fonctionne mieux", poursuit la nutritionniste.

Alors que la viande et le poisson contiennent des acides gras saturés, les limiter va permettre d'éviter les dépôts de cholestérol au niveau du cœur. Enfin, éviter les protéines animales le soir améliore le sommeil.