Des séances de sport ont été proposées à des patients pour les aider à se remettre des symptômes persistants du coronavirus. 1:22
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Anne Le Gall, édité par Séverine Mermilliod
Pour les anciens malades du Covid, le retour à la vie quotidienne n'est pas sans embûche, entre fatigue intense et difficultés respiratoires. Alors certains médecins ont eu l'idée de leur proposer du sport pour qu'ils s'en sortent plus vite. Reportage au centre d'investigation en médecine du sport de l'Hôtel Dieu à Paris.
REPORTAGE

Le nombre de contaminations au nouveau coronavirus en France continue d'augmenter, avec plus de 6.000 nouveaux cas enregistrés au cours des dernières 24 heures. Et pour les victimes, le retour à la vie quotidienne et professionnelle après la maladie n'est pas toujours simple. Nombre d'entre eux souffrent de difficultés respiratoires et surtout de fatigue durant plusieurs semaines après l'apparition des premiers symptômes. Certains médecins ont donc eu l'idée de leur proposer du sport pour qu'ils s'en sortent plus vite. une expérience concluante, comme l'a constaté Europe 1 au centre d'investigation en médecine du sport de l'Hôtel Dieu à Paris.

Une méthode déjà utilisée chez les patients cancéreux

Dans une salle du deuxième étage de l’hôpital, aucun lit, mais trois patients masqués, en tenue de sport, qui s’entraînent à marquer des paniers de basket. Mélanie, Gilles et Nabila ont été victimes du coronavirus début mars. "Cela m’est arrivée de commencer toute une discussion, et de ne plus savoir ce que je venais de dire. La mémoire, en un éclair, disparaît…", confie l'une d'entre eux. "Moi je suis passé en réa", explique Gilles. "Je perdais mon souffle en lisant, en étant assis, n'importe quand."

L’objectif de ces séances de sport, qui ont lieu trois fois par semaine, est donc de les aider à lutter contre les problèmes de concentration et la fatigue persistante. Car c’est prouvé, le sport aide à réduire la fatigue chez les patients atteints de cancers ou de difficultés respiratoires... et l'expérience est aussi concluante pour les patients post-covid, estime le professeur Patricia Thoreux, cheffe de service dans ce centre de réhabilitation : "Ce sont des gens qui étaient dans l’incapacité de faire des courses, de monter un étage, de s’imaginer reprendre une activité sociale ou professionnelle. Et qui ont été transformés par ce programme de quelques semaines", s'enthousiasme-t-elle.

Selon une étude rennaise, 10 à 15% des victimes du coronavirus gardent des séquelles, comme la fatigue. L'expérience va donc se poursuivre dans les mois qui viennent.