Vote de confiance : avant la rencontre avec François Bayrou à Matignon, le PS affine sa stratégie autour d'Olivier Faure
Le Parti socialiste a été le seul groupe de gauche à accepter l'invitation de François Bayrou à Matignon. Mais les partisans d'Olivier Faure doivent à la fois gérer l'aile gauche, favorable à un retour du Nouveau Front populaire, et l'aide droite, fidèle à François Hollande et assumant des ambitions pour remplacer l'actuel Premier ministre.
Dans cette série politique à suspense, les socialistes ont aussi leur rôle à jouer. C'est le seul groupe de gauche à avoir accepté de rencontrer François Bayrou à Matignon pour des discussions autour du budget et, surtout, du vote de confiance que le Premier ministre a lui-même sollicité.
Avant cela, les partisans sont réunis dès ce vendredi à Blois, dans le Loir-et-Cher, pour les universités d'été du parti, où ils doivent trouver une stratégie à adopter face au Premier ministre.
Adieu François Bayrou... Bonjour Olivier Faure ?
De fait, le PS arrive à un tournant majeur de son histoire. Être constructif avec la majorité, mais rester dans l'opposition. S'émanciper de La France insoumise, mais garder des liens avec la gauche. Le chemin de crête est très étroit pour Olivier Faure et ses camarades.
Alors leur stratégie est la suivante : d'abord faire chuter François Bayrou le 8 septembre lors du vote de confiance, et ensuite, ouvrir des discussions avec Emmanuel Macron et le bloc central pour tenter d'imposer un Premier ministre de centre-gauche ou du Parti socialiste.
"Où est la justice quand 380 000 familles modestes vont entrer dans l'impôt sur le revenu ? Quand 19 millions de ménages verront leurs impôts augmenter ? Quand deux jours fériés seront supprimés ?", a-t-il déclamé devant ses partisans aux universités d'été.
Évidemment, Olivier Faure se verrait bien à Matignon et ses soutiens l'assument, "ce sera lui ou rien", a affirmé un député socialiste. En cas d'échec et de blocage, le parti se prépare aussi à une éventuelle dissolution.
Et c'est là que les difficultés commencent. Car une partie des élus, pilotés par l'ancien président de la République François Hollande, veulent rompre avec La France insoumise et partir en solitaire. L'autre camp, en revanche, veut éviter la déroute électorale et ainsi renouveler l'alliance du Nouveau Front populaire.