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Suspension de la réforme des retraites : une fragile majorité se dessine

Alexis Delafontaine (du service politique) - Mis à jour le . 1 min
Entre le gouvernement et le PS, une partie de poker menteur autour de la taxe Zucman
Assemblée nationale STEPHANE DE SAKUTIN / AFP / © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Promesse de Sébastien Lecornu et condition posée par les socialistes pour éviter la censure, la suspension de la réforme des retraites doit être votée ce mercredi après-midi. Si une majorité se dessine, les débats s’annoncent tendus entre les différents camps politiques.

Jour J à l’Assemblée nationale. Les députés doivent se prononcer ce mercredi sur la suspension de la réforme des retraites, une mesure symboliquement forte promise par Sébastien Lecornu et exigée par les socialistes en échange de leur soutien au gouvernement.

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Mais à quelques heures du scrutin, l’hémicycle reste profondément divisé, même si, selon les derniers décomptes d’Europe 1, une majorité devrait se dégager en faveur de la suspension.

Chez les macronistes, le mot d'ordre peine à convaincre

Dans le détail, le Rassemblement national et le Parti socialiste ont confirmé leur intention de voter pour. Ensemble, ils représentent environ 208 députés favorables à la suspension du texte.

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Côté macroniste, la ligne officielle a été fixée : abstention. Mais en interne, le mot d’ordre peine à convaincre. "On ne va pas brader notre héritage", s’indigne un député de l’aile droite de Renaissance, qui annonce déjà qu’il votera contre la suspension.

Une partie des élus du camp présidentiel redoute que cette décision affaiblisse la crédibilité du gouvernement et envoie un signal d’incohérence sur la réforme, adoptée de haute lutte en 2023. Les oppositions sont, elles, vent debout. Parmi les opposants à l’amendement, on retrouve sans surprise Les Républicains, Horizons et La France insoumise.

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Au total, ces groupes représentent environ 160 députés, décidés à maintenir la réforme telle quelle. Leur argument : suspendre le texte reviendrait à retourner en arrière sans apporter de solution de financement alternative.

Les écologistes et les communistes, arbitres du vote

Restait à savoir quelle serait la position des écologistes et des communistes. Initialement, ces deux formations jugeaient la suspension "insuffisante" pour corriger les injustices du système.

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Mais un nouveau geste du gouvernement, annoncé mardi, pourrait avoir changé la donne : l’intégration des carrières longues dans la réforme. Une concession qui semble avoir convaincu les deux groupes de s’abstenir plutôt que de voter contre, offrant ainsi à la majorité une voie vers l’adoption du texte.

Une victoire politique à relativiser, car si le gouvernement peut espérer éviter la censure et obtenir un répit politique, cette suspension ne règle rien sur le fond. Les tensions persistent autour de la soutenabilité du système par répartition, et la question d’une éventuelle dose de capitalisation refait surface dans le débat public.