Qu'est-ce que la capitalisation des retraites, proposée par Gabriel Attal ?
Face à un système par répartition fragilisé et à la suspension annoncée de la réforme des retraites, l'ex-Premier ministre Gabriel Attal avance une idée audacieuse : instaurer une part de capitalisation pour garantir l’avenir des pensions. Une proposition qui divise mais séduit déjà une majorité de Français.
Comment sauver notre système des retraites ? C’est la question qui agite l’Assemblée nationale à quelques jours du vote sur la suspension de la réforme. Et voilà que Gabriel Attal franchit le Rubicon : il propose d’introduire une dose de capitalisation dans le système.
Concrètement, chaque enfant recevrait à sa naissance la somme de 1000 euros, bloquée jusqu’à ses 18 ans. Pendant ce temps, cette épargne serait placée dans un fonds d’investissement spécialement créé et géré par l’État.
Les parents et grands-parents pourraient également abonder ce capital via des dons défiscalisés, renforçant ainsi l’épargne de long terme des jeunes générations. Cette idée est largement défendue par plusieurs économistes français et internationaux, comme Philippe Aghion, dernier prix Nobel d’économie.
Un déficit d'environ 6 milliards d'euros
Cela ne coûterait pas grand-chose à l’échelle du système : 660 millions d’euros par an, une goutte d’eau comparée aux 338 milliards d’euros versés chaque année aux retraités. Pour rappel, le système par répartition affiche en 2025 un déficit d’environ 6 milliards d’euros.
Et pourquoi maintenant ? Parce que la suspension de la réforme des retraites devrait à nouveau fragiliser la répartition, déjà sous tension démographique. Mais aussi car un soutien populaire se dégage : selon les derniers sondages, près de 60 % des Français se disent favorables à l’introduction d’une part de capitalisation dans le système.