Emmanuel Macron s'est exprimé ce mardi soir devant des parlementaires de la majorité. 1:27
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Jacques Serais avec AFP , modifié à
Emmanuel Macron s'est exprimé ce mardi soir devant des parlementaires de la majorité. Si le chef de l'État a estimé qu'il fallait "écouter la colère" des Français, il a également estimé que "la foule" qui manifeste n'avait "pas de légitimité face au peuple qui s'exprime à travers ses élus".

Emmanuel Macron a estimé mardi soir devant les parlementaires de son camp qu'il fallait "apaiser" et "écouter la colère" des Français après l'adoption contestée de sa réforme des retraites par le Parlement, tout en affirmant que "la foule" n'avait pas de "légitimité" face aux élus. "S'ouvre une période devant nous où il faut apaiser, calmer, retourner sur le terrain et écouter les colères", a déclaré le président, selon des participants à cette réunion. "Ce que je demande à la Première ministre, c'est de réorganiser le travail du gouvernement à cette aune", a-t-il ajouté, appelant les "cabinets ministériels" à travailler "beaucoup plus avec les parlementaires de la majorité".

"Pas de majorité alternative"

Le chef de l'Etat s'exprimait devant les parlementaires du camp présidentiel conviés à l'Elysée au terme d'une journée scandée par les réunions de consultations avec ministres et dirigeants de la Macronie. Et à la veille de son interview télévisée de mercredi à 13h00 sur TF1 et France 2.

Il a justifié le recours au 49.3 pour faire adopter sa réforme des retraites sans vote, malgré les protestations des opposants au texte. "Utiliser la Constitution pour faire passer une réforme est toujours une bonne chose si on veut être respectueux de nos institutions", a-t-il estimé. Alors que le gouvernement a survécu, à neuf voix près seulement, à une motion de censure à l'Assemblée lundi, il a assuré que ce vote démontrait qu'il n'y avait "pas de majorité alternative". "Et ce n’est pas parce que ça passe à très peu de choses que c’est illégitime pour autant, au contraire", a-t-il insisté. "Quelle est la main que nous n’avons pas saisie ? Je le demande", a encore dit Emmanuel Macron pour défendre la concertation menée par l'exécutif.

À la sortie, le patron des députés Horizons Laurent Marcangeli salue sa détermination. "Le président de la République a voulu parler de l'avenir, et vous dire le soleil se lèvera, qu'il y aura d'autres histoires, d'autres combats, d'autres réformes, c'est ce qu'il a voulu dire aujourd'hui."

Opération remobilisation 

Une opération remobilisation des troupes alors que beaucoup d'entre eux avait fait part de leur souhait d’aller au vote. François Patriat, le président des sénateurs macronistes, liste les objectifs transmis par le Président : "Reprendre le contact avec les forces vives de ce pays, avec les forces syndicales, avec les citoyens, apaiser le débat et retrouver une forme de dialogue et d'action."

"La foule" n'a "pas de légitimité"

"La foule" qui continue de manifester contre la réforme malgré son adoption définitive n'a "pas de légitimité face au peuple qui s'exprime souverain à travers ses élus", a toutefois lancé Emmanuel Macron. "L'émeute ne l'emporte pas sur les représentants du peuple", a-t-il ajouté, alors que de nouvelles manifestations émaillées de tensions avaient lieu mardi soir à Paris et ailleurs en France. À cet égard, il s'est posé en défenseur de "l'ordre démocratique et républicain". Pressé de redéfinir sa ligne pour relancer son second quinquennat, le président de la République a assuré que le cap était "clair".

"Nous devons aussi avancer sur trois progrès majeurs pour les Français : la santé, l'école et l'écologie", a-t-il plaidé. "Et en parallèle, nous devons organiser la société du plein emploi pour penser les fins de carrière, les carrières longues et les carrières pénibles alors que le chômage senior est au plus bas depuis 15 ans", a-t-il ajouté, esquissant ses prochains chantiers sans entrer dans le détail.