Jordan Bardella, président du Rassemblement national, député européen, était l'invité du Grand rendez-vous dimanche. 7:59
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Laura Laplaud , modifié à
Quelques jours après la mobilisation syndicale d'ampleur contre la réforme des retraites qui a rassemblé près de 1,2 million de Français, Jordan Bardella, président du Rassemblement national et député européen, était l'invité du Grand Rendez-vous d'Europe 1/CNews/Les Échos dimanche.

Faut-il soumettre le projet de loi la réforme des retraites à référendum comme l'indique le président du Rassemblement national Jordan Bardella au micro d'Europe 1 ce dimanche ? Invité du Grand Rendez-vous d'Europe 1/Cnews/Les Échos, le député européen s'est élevé contre une réforme qu'il juge injuste. Face à "des temps difficiles et incertains, des mobilisations populaires dans la rue et des risques de blocage", Jordan Bardella a appelé le gouvernement à soumettre ce projet de loi à référendum. "On le soumet à l'avis du peuple français qui est assez mature, assez grand pour comprendre ce qui va se jouer avec ce texte et pour comprendre que ce texte va l'impacter directement dans la manière de travailler, dans la longévité de sa carrière", a-t-il déclaré.

"C'est un moyen de mettre ce texte au débat et d'en sortir par le haut", a-t-il poursuivi, précisant que c'était aussi l'un des moyens pour éviter de futurs probables blocages.

Le gouvernement "cherche tous les remèdes pour faire avaler la pilule"

"Des Français venus de tous horizons, des salariés du privé comme des fonctionnaires, sont descendus en nombre dans la rue cette semaine. Il y a aujourd'hui dans le pays une majorité qui est en train de se former contre ce projet de loi. Avant même l'adoption de ce texte, les Français se demandent comment ils vont faire pour travailler jusqu'à 62 ans, alors 64 ans, beaucoup de Français sont conscients que ça va évidemment entraîner une baisse des pensions", a indiqué le président du Rassemblement national au micro d'Europe 1.

Si Matignon ne compte pas bouger sur les grandes lignes du projet du gouvernement, il s'est dit prêt à entrer en négociations sur certains points comme l'emploi des seniors et d'éventuelles mesures coercitives. L'exécutif tient-il compte de la mobilisation ? "Non", répond Jordan Bardella pour qui le gouvernement cherche plutôt "tous les remèdes pour faire en sorte que les Français avalent la pilule". "Comme d'habitude, avec ce gouvernement, on est dans une logique qui consiste à faire travailler davantage, à faire payer davantage nos compatriotes les plus modestes. On a un peu le sentiment d'une forme de cynisme de la part du président de la République qui s'en prend systématiquement aux mêmes", s'est insurgé le député européen.

"On a le sentiment qu'Emmanuel Macron veut déprimer le pays"

En déplacement à Barcelone jeudi à l'occasion d'un sommet franco-espagnol, Emmanuel Macron a réagi à la mobilisation d'ampleur et a rappelé que son projet de réforme avait été présenté aux Français durant sa campagne présidentielle. Dès lors, ayant été élu, le président de la République considère que les Français ont tranché sur la question de la réforme des retraites. 

Une déclaration qui a agacé le président du Rassemblement national. "Il a dit tout et le contraire de tout, il y a quelques années encore, en 2019, 2020, Emmanuel Macron expliquait que le système de retraites n'était pas en faillite et que ce serait une injustice inouïe de demander aux Français les plus modestes de travailler plus longtemps", a-t-il assuré avant de poursuivre. "On a le sentiment qu'Emmanuel Macron veut déprimer le pays."

"Personne ne remet en cause son élection mais il y a eu des élections législatives. L'homme présidentiel a été élu en avril dernier, mais le projet politique a été mis en majorité relative lors des dernières élections législatives", a-t-il conclu.