Pour Mélenchon, le prélèvement à la source "viole un certain droit de réserve"
Le chef de file de La France insoumise a plaidé dimanche soir pour la création d'un impôt "mensualisé", qui serait "réajusté tous les trois mois".
"Au nom de quoi mon employeur aurait-il accès à la connaissance de mes revenus et ceux de mon épouse", demande le chef de La France insoumise, appelant le gouvernement à renoncer au prélèvement à la source qui "viole un certain droit de réserve". "C'est l'idée même qui ne vaut rien", a estimé Jean-Luc Mélenchon sur BFM.
"L'impôt à la source est une mauvaise idée" estime Jean-Luc Mélenchon pic.twitter.com/sGjwk60j42
— BFMTV (@BFMTV) 2 septembre 2018
Mélenchon parle d'une "espèce d'inquisition". Cela "viole un certain droit de réserve. On n'a pas besoin que votre patron dise : 'Ben dis donc Maurice, ça va ? parce que ta femme a bien gagné donc pour l'augmentation tu repasseras'". Selon lui, "il n'est pas acceptable qu'on invente cette espèce d'inquisition que va créer cet impôt à la source". "Faisons un impôt mensualisé" réajusté tous les trois mois, a-t-il préconisé. Le président de LR Laurent Wauquiez a lui aussi demandé mercredi à l'exécutif de renoncer à cette réforme qui, selon lui, "va dans le mur" . La présidente du Rassemblement national (RN, ex FN), Marine Le Pen , l'a jugée vendredi "inutile, coûteuse et inefficace".
Une réforme qui suscite de multiples interrogations. La réforme du prélèvement à la source, engagée sous le quinquennat du président socialiste François Hollande et déjà reportée une fois d'un an, doit conduire à ce que l'impôt soit collecté directement sur les salaires ou les pensions, et non plus acquitté un an après comme c'est le cas actuellement. Sa mise en oeuvre a suscité la préoccupation de chefs d'entreprise et de syndicats, qui s'inquiètent de possibles failles ou angles morts. Le président Emmanuel Macron a annoncé jeudi qu'il attendait "des réponses précises" avant de "donner une directive finale" sur l'avenir de cette réforme majeure.