Penser améliorer la situation de "gilets jaunes" par l'ISF "c'est de la pipe", assure Macron devant les maires

Pour Emmanuel Macron, la question de l'ISF n'est "pas un tabou, ni un totem".
Pour Emmanuel Macron, la question de l'ISF n'est "pas un tabou, ni un totem". © Ludovic MARIN / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
Lors de l'ouverture du "grand débat national", le président de la République a une nouvelle fois exclu de revenir sur la transformation de l'ISF. 

Penser qu'en rétablissant pleinement l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), "la situation d'un seul 'gilet jaune' s'améliorera, c'est de la pipe", a déclaré Emmanuel Macron mardi lors de l'ouverture du "grand débat national" devant des élus de l'Eure.

"Il ne faut pas raconter des craques : c'est pas parce qu'on remettra l'ISF comme il était il y a un an et demi que la situation d'un seul 'gilet jaune' s'améliorera. Ça, c'est de la pipe", a déclaré le chef de l'Etat. "Ce que je sais, c'est que si je le faisais demain, les quelques-uns qui étaient en train de revenir et de créer de l'emploi diraient : 'on a compris, celui-là il est comme les autres, dès qu'il y a un coup de grisou, lui, il remballe ses idées et il est reparti. Non ! Non !", s'est exclamé Emmanuel Macron. 

"Pas un tabou, ni un totem". La question de l'ISF, mise en avant par de nombreux "gilets jaunes", n'est "pas du tout un tabou, ni un totem". Mais "le gouvernement a pris des textes et le parlement a voté ce sur quoi en tant que candidat je m'étais engagé. Donc il n'y a pas de surprise, il n'y a pas de tromperie. Et ça me semble être une bonne règle démocratique de faire ce sur quoi on s'est engagé auprès de ses concitoyens", a expliqué le président de la République. 

"Est ce qu'on vivait mieux avant ? Ben non". "Beaucoup de gens disent : il faut remettre l'ISF comme ça on serait juste (...) D'abord je leur demande : est-ce qu'on vivait mieux avant ? Ben non. Beaucoup de problèmes dont ils nous parlent, pardon de le dire, y compris quand il y avait un ISF très important, il n'étaient pas réglés, leurs problèmes", a-t-il développé, avant d'ajouter, manifestement interpellé par l'assistance : "ça ne les a pas résolus de le supprimer non plus".

"Les gens qui étaient vraiment fortunés, ça fait bien longtemps qu'ils étaient partis. (...) Ils faisaient des holding, ils faisaient de la dette et ils ne le payaient pas. Donc qui payait l'ISF ? Les gens qui n'étaient pas assez riches pour ou créer de la dette, ou pour partir. Et la plupart du temps ce sont des gens qui créaient de l'emploi chez nous. C'est ça la réalité", a-t-il dit, applaudi par une partie de la salle.