Partage de la dissuasion nucléaire : les députés très divisés sur la question
Les débats ont été houleux ce lundi à l'Assemblée nationale. Alors que le président de la République s'est dit ouvert à partager le parapluie nucléaire français, dans les rangs du palais Bourbon, le sujet divise très largement.
C’est un sujet brûlant rouvert par Emmanuel Macron et qui met l’ensemble de la classe politique en ébullition : la question de la dissuasion nucléaire. Actuellement, la France est le seul pays de l'Union européenne à disposer d'ogives. Le chef de l’État s’est dit prêt à ouvrir la discussion d'un partage avec les voisins, suscitant vagues de colères et de soutien ce lundi dans l’hémicycle.
La droite opposée a l'idée de partager la dissuasion
Ainsi, il est hors de question pour les Républicains ou le Rassemblement national d’entamer une discussion pouvant aboutir à un partage de la dissuasion nucléaire française. Pour Marine le Pen, ce serait renoncer à la clé de voûte de la sécurité nationale.
"Partager la dissuasion, c’est l’abolir. Le feu nucléaire, degré suprême de la souveraineté, est un absolu, un absolu ne se relativise pas, sauf à ne plus exister. On ne dissuade un agresseur potentiel qu’en le laissant dans l’incertitude", a-t-elle martelé face aux députés.
La gauche divisée sur la question
Un point de vue partagé en partie par Jean-Luc Mélenchon qui appelle plus sobrement à faire obstacle à l’Europe de la défense. À l’inverse, le Parti socialiste s’aligne sur la proposition du chef de l’État et insiste sur le rôle crucial de la France dans la sécurité européenne. "Les intérêts vitaux de la France se portent depuis longtemps déjà au-delà de la ligne bleue des Vosges, et comportent nécessairement une dimension européenne. La dissuasion nucléaire sera d’évidence l’une des questions majeures de la construction d’une sécurité commune européenne", insiste de son côté Boris Vallaud, chef de file des députés PS.
Très défendu par le futur chancelier allemand Friedrich Merz, cette question du partage de l’arme nucléaire devrait être au centre des discussions ce jeudi à Bruxelles, à l’occasion du sommet européen pour la défense.