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Le nombre d'ogives nucléaires est-il «secret-défense» comme l'affirme Catherine Vautrin ?

Europe 1.fr - Mis à jour le . 1 min
Le nombre d'ogives nucléaires est-il "secret-défense" comme l'affirme Catherine Vautrin ?
Le nombre d'ogives nucléaires est-il "secret-défense" comme l'affirme Catherine Vautrin ? Ludovic MARIN / POOL / AFP / © Ludovic MARIN / POOL / AFP

Invitée d’Europe 1, ce mardi 11 novembre, dans le cadre de la Grande Interview, la ministre des Armées Christine Vautrin a refusé de révéler le nombre d’ogives nucléaires françaises, invoquant le “secret-défense”. Pourtant, selon plusieurs experts, il faut nuancer le propos de la ministre.

La ministre des Armées et des Anciens combattants, Christine Vautrin, invitée ce mardi 11 novembre lors de la Grande Interview sur Europe 1, a botté en touche lorsqu’il lui a été demandé le nombre d’ogives nucléaires que la France possède. "C’est secret-défense", a-t-elle répondu, refusant de donner le moindre chiffre. Une prudence que plusieurs experts jugent excessive, lorsque l'on sait que l’ordre de grandeur de l’arsenal français est déjà bien établi.

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"Les propos de la ministre sont un peu biaisés", estime le général Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la Revue Défense nationale. "On sait très bien que la France dispose d’environ 290 ogives nucléaires, un chiffre qui correspond au principe de ‘stricte suffisance", assure Jérôme Pellistrandi. Ce concept vise à maintenir une capacité de dissuasion crédible sans entrer dans une logique d’accumulation.

Le nombre approximatif est connu, mais pas le nombre exact

Selon le général, "ce qui relève véritablement du secret-défense, ce n’est pas le stock global, mais la répartition et l’état de disponibilité de ces armes : combien de têtes sont montées sur un missile, combien sont prêtes à l’emploi". En temps normal, la majorité des ogives sont stockées séparément de leurs vecteurs. Seul le sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) en patrouille permanente en mer dispose de missiles armés et opérationnels, garantissant la continuité de la dissuasion française.

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"Avec cette stricte suffisance, nous sommes capables d'infliger des dégâts considérables à celui qui nous attaquerait. Et on n'est pas dans une logique d'augmentation de nos têtes nucléaires, mais d'amélioration pour qu'elles puissent percer des défenses adverses", a ajouté Jérôme Pellistrandi. Toutefois, s'il est possible de connaître approximativement le nombre d'engins nucléaires chez les Français, les Américains et les Russes, le nombre exact relève bien du "secret-défense". "En effet, ce que dit la ministre est exact, même si des chiffres approximatifs sont publics", a confirmé le général Dominique Trinquand.