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Nicolas Sarkozy condamné à 5 ans de prison ferme : une décision «d'une gravité extrême pour l'État de droit», réagit l'ex-président

Europe 1 et Arthur de Larborde - Mis à jour le . 2 min

Nicolas Sarkozy a été condamné ce jeudi à 5 ans de prison ferme dans l'affaire du financement libyen de sa campagne électorale de 2007. L'ex-président dénonce une condamnation "d'une gravité extrême pour l'État de droit".

"Je dormirai en prison la tête haute". Moins d'une heure après sa condamnation à cinq ans d'emprisonnement dans l'affaire du financement libyen de sa campagne électorale de 2007, Nicolas Sarkozy a dénoncé une décision "d'une gravité extrême pour l'État de droit" et pour "la confiance que l'on peut avoir pour la justice". 

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"Je suis innocent", a clamé l'ex-président de la République, relaxé des faits de recel de détournement de fonds publics libyens, de corruption passive et de financement illégal de campagne électorale mais condamné pour association de malfaiteurs. Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il ferait appel de la décision du tribunal correctionnel de Paris.

Un verdict aux airs de coup de massue

La journée a été longue pour le clan Sarkozy, comme l'avait annoncé la présidente du tribunal à l'ouverture de l'audience. Durant plus de trois heures, la magistrate lit les 400 pages du jugement, désavouant sévèrement le dossier du parquet national financier. parmi les quatre chefs d'accusation, un seul est retenu : l'association de malfaiteurs. 

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Dans les couloirs du tribunal, tout le monde s'attend alors à une peine dérisoire. Mais quelques minutes plus tard, la sentence tombe : cinq ans de prison. Dans le clan Sarkozy les visages s'effondrent, des cris de stupeur retentissent. Accompagné de son épouse, l'ancien président se présente face aux journalistes.

"Une injustice insupportable" 

"La haine n'a donc décidément aucune limite", a encore déclaré l'ex-président qui voit dans cette décision "une injustice insupportable". Assurant n'avoir "aucun esprit de revanche", ni "aucune haine", Nicolas Sarkozy a adopté une posture combative. "Je me battrai jusqu'à mon dernier souffle pour prouver ma complète innocente", a-t-il ajouté, tout en assurant qu'il se "déférerait aux convocations de la justice". 

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En colère, l'ancien locataire de l'Élysée rappelle que "le tribunal a déclaré solennellement que le document Mediapart, à l’origine de cette procédure, était je cite : 'un faux'". Il s'estime donc "condamné pour avoir prétendument laissé faire mes collaborateurs qui auraient eu l’idée d’un financement illégal de ma campagne". Dénonçant un "scandale", il demande aux Français, "qu'ils aient voté pour moi ou non, d'apprécier ce qu'il vient de se passer". Et de conclure : "Sans doute devrai-je comparaître les menottes aux mains devant la cour d'appel. Ceux qui me haïssent à ce point pensent m'humilier. Ce qu'ils ont humilié aujourd'hui, c'est la France. C'est l'image de la France". 

Marine Le Pen évoque "un grand danger"

Dans la foulée, son avocat, Me Christophe Ingrain, a pointé une "contradiction incroyable" et estimé qu'"on ne [pouvait] pas dire que la justice [ait] été rendue". Le tribunal correctionnel n'a pas eu le courage de désavouer la construction qui avait été celle des juges d'instruction et qui était celle du parquet national financier (PNF)", a-t-il ajouté.

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Plusieurs personnalités politiques ont réagi, à l'image de Laurent Wauquiez, qui réaffirme son "soutien" et sa "reconnaissance". "Nicolas Sarkozy a toujours servi la France avec passion et engagement", ajoute-t-il. Quant à Marine Le Pen, elle regrette "la généralisation de l'exécution provisoire" qui en a elle-même fait les frais dans l'affaire des assistants parlementaires européens. 

"Au-delà de la personne de l'ancien président Nicolas Sarkozy, la négation du double degré de juridiction par la voie de la généralisation de l'exécution provisoire par certaines juridictions représente un grand danger, au regard des grands principes de notre droit, au premier rang desquels se trouve la présomption d'innocence", a estimé la cheffe de file du RN.