Le texte a été amputé de la possibilité d'instaurer un pass sanitaire aux frontières. 2:38
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Victor Chabert, édité par Ophélie Artaud
Le projet de loi sanitaire qui prépare la gestion de la crise Covid à partir du 1er août, a été adopté en première lecture par les députés dans la nuit de mardi à mercredi. Mais le texte a été amputé de son article 2, qui donnait la possibilité d'instaurer un pass sanitaire aux frontières. Un coup dur pour la Macronie qui paye sa majorité relative.

La claque. Premier gros revers pour la majorité à l'Assemblée Nationale dans la nuit de mardi à mercredi. Son projet de loi sanitaire, qui prépare la gestion de la crise Covid à partir du 1er août, a été votée, mais totalement détricotée. La majorité a été mise en minorité. L'article 2, qui donnait la possibilité au gouvernement de réinstaurer le pass sanitaire aux frontières, était l'élément clé de ce texte.

L'article 2 totalement rejeté

Les oppositions RN, LR et Nupes, ont d'abord voté un amendement contre l'avis du gouvernement pour exempter de pass les mineurs en cas de réinstauration de celui-ci. Puis un second modifiant la nature même du pass sanitaire, avant de finalement rejeter l'article 2 du projet de loi dans son ensemble.

 

Concernant le premier vote, ce n'est pas une alliance à proprement parler entre les oppositions RN, LR et Nupes parce que chaque groupe avait déposé des amendements pour des motifs différents. Mais avec le même objet : remplacer 12 ans par 18 ans dans la loi pour exempter les mineurs de pass sanitaire. Or, dans ces cas-là, le vote de mêmes amendements est groupé. Les oppositions se sont donc retrouvées majoritaires.

"Pourquoi avoir voulu profiter de cette loi pour se donner le droit de remettre en place le pass sanitaire ? Donc progressivement, au cours de la soirée et des délibérations, on a vidé l'article 2 de sa substance", résume Raquel Garrido à la sortie de la séance, salle des quatre colonnes. "Les députés ont fini par dire 'pourquoi donne-t-on tout ce pouvoir à l'exécutif  ? Donc autant rejeter cet article 2 dans son ensemble'. C'est une excellente chose", s'est réjouit la députée LFI.

"L'heure est grave" selon la Macronie

La Macronie paye donc sa majorité relative. Surtout que l'exécutif pensait que ce texte était relativement consensuel. Depuis c'est la panique, Élisabeth Borne s'est fendue d'un tweet alarmiste à 1h50 du matin. "L’heure est grave. En s’alliant pour voter contre les mesures de protection des Français face au Covid, LFI, les LR et le RN empêchent tout contrôle aux frontières face au virus. Passée l’incrédulité sur ce vote, je me battrai pour que l’esprit de responsabilité l’emporte au Sénat", a écrit la Première ministre.

Tous les regards sont désormais tournés vers l'exécutif : quelle sera la réaction face à ce premier échec ? L'opposition espère que cela forcera le gouvernement à chercher un réel compromis. À moins que ce ne soit pris comme une déclaration de guerre.