Que représenterait une taxe Zucman «allégée» ?
Le budget 2026 poursuit son examen à l'Assemblée nationale cette semaine. Des négociations sont encore en cours entre le Parti socialiste et Sébastien Lecornu, notamment sur une potentielle version allégée de la taxe Zucman, largement défendue par la gauche.
Que représenterait une taxe Zucman "allégée" ? Les députés ont validé hier l'augmentation de la surtaxe sur les plus grandes entreprises mais aussi la prolongation de la défiscalisation des pourboires, jusqu'en 2028. L'un des moments forts de la semaine, ce sera bien sûr le débat sur la taxe Zucman, prévu mercredi.
Si la version initiale de ce projet d'impôt sur les plus hauts patrimoines ne devrait pas passer, les socialistes négocient désormais avec le gouvernement pour faire adopter une version "allégée". De quoi parle-t-on précisément ?
En termes d'impact, la grande différence avec cette proposition qui émane du Parti Socialiste, c'est qu'elle ne prendrait plus en compte le patrimoine professionnel et ne concernerait plus les entreprises innovantes (jusqu'à 1.000 salariés, un chiffre d’affaires allant jusqu’à 750 millions d’euros et un total de bilan pouvant atteindre 150 millions d’euros).
Une manière de répondre à la polémique autour de la start-up Mistral AI, la pépite française de l'intelligence artificielle valorisée à près de 12 milliards d'euros. Elle serait donc épargnée, tout comme les entreprises familiales, c'est-à-dire quand les membres du foyer fiscal détiennent plus de 51% des droits de vote.
Plus de contribuables concernés mais moins d’argent à la clé
Et cette version allégée ne taxerait plus à hauteur de 2% le patrimoine des fortunes supérieures à 100 millions d'euros mais 3% à partir de 10 millions d'euros. Plus de contribuables donc mais moins de revenus à la clé puisque cela rapporterait entre 5 et 7 milliards d'euros par an selon les socialistes, soit environ 3 fois moins que la taxe Zucman dans sa version initiale, qui pourrait rapporter entre 15 et 25 milliards d’euros selon ses défenseurs.
Une taxe Zucman qui a d'ailleurs été rejetée la semaine dernière en commission des Finances et qui aura peu de chances d'être votée en l'état à l'Assemblée. Enfin, l'économiste Gabriel Zucman s'est prononcé hier sur France 2, sur cette proposition, il estime qu'elle n'est pas suffisante et il met en garde contre le risque de "lancer la machine à optimisation".