La difficile équation budgétaire qui attend Emmanuel Macron à la rentrée

© PHILIPPE WOJAZER / AFP
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Olivier Samain, édité par Anaïs Huet , modifié à
Les derniers arbitrages sur le budget 2019 vont être présentés mercredi après-midi. Les syndicats de fonctionnaires craignent des coupes drastiques et de nombreuses suppressions de postes.

Les vacances sont terminées pour Emmanuel Macron et le gouvernement, qui se retrouveront mercredi matin au Conseil des ministres. Dans la foulée, le chef de l'État et Édouard Philippe vont réunir quelques ministres pour procéder à des arbitrages budgétaires. Une tâche tout sauf simple compte-tenu du coup de mou de l'économie française depuis plusieurs mois.

Baisser les dépenses en réduisant le nombre de fonctionnaires. Cette année, la croissance sera tout au plus de 1,7 ou 1,8%, synonyme de moindres rentrées fiscales l'an prochain. Officiellement, l'objectif reste celui d'un déficit ramené à 2,3% du PIB en 2019. Sachant que le gouvernement s'interdit d'augmenter les impôts, il va falloir tailler dans les dépenses pour y parvenir. Et cette fois-ci, la question n'est pas de savoir si l'exécutif va supprimer des postes de fonctionnaires, mais... combien de postes ?

Une accélération attendue des suppressions en 2019. Les syndicats interrogés par Europe 1 sont inquiets, car ils se souviennent de l'engagement de campagne d'Emmanuel Macron : 120.000 postes en moins sur la durée du quinquennat, dont 50.000 dans les seuls services de l'État. Cette année, seuls 1.600 ont été supprimés. En 2019, le gouvernement devrait forcément avoir la main plus lourde. Le processus est lancé, car en juillet, Édouard Philippe a demandé aux préfets de réfléchir à comment certaines missions de l'État pouvaient être allégées au niveau local. Les préfets rendront leur copie en octobre, peu avant l'examen du projet de loi de finances au Parlement.

D'autres pistes envisagées. Si la réduction des effectifs de fonctionnaires est le premier levier que devrait utiliser le gouvernement, ce n'est pas le seul. L'exécutif envisagerait de nouvelles coupes dans la politique des contrats aidés. À en croire les documents budgétaires transmis au Parlement le mois dernier, les crédits alloués au travail et à l'emploi sont ceux qui baisseront le plus l'an prochain. Par ailleurs, le gouvernement n'aurait pas renoncé à son idée de faire payer par les entreprises le coût des arrêts-maladie de quelques jours, afin d'alléger d'autant les dépenses de la Sécurité sociale.