Budget 2026 : un succès fragile pour Sébastien Lecornu ?
L’adoption serrée du budget de la Sécurité sociale ravive l’espoir pour le gouvernement d’un accord global avant le 31 décembre, malgré le refus de recourir au 49.3. Le Sénat doit voter sa version réécrite, compliquant les alliances. Faute d’accord, une loi spéciale pourrait prolonger temporairement les dépenses de l’État.
Sébastien Lecornu, lui, savoure sa victoire sur le budget de la Sécurité Sociale adopté à 13 voix près, qui entérine la fameuse suspension de la réforme des retraites. Ce mercredi 10 décembre, jour de Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement avait le sourire. Maud Bregeon s'est avancé à dire que c'était "peut-être gagné pour le budget général".
Ce qui intéresse les Français, c'est en effet la suite. Aura-t-on un budget avant le 31 décembre ? Malgré les mises en garde, Sébastien Lecornu refuse toujours de dégainer le 49.3, ce qui fait que les débats pourraient s'éterniser.
C'est loin d'être gagné, mais le gouvernement espère toujours un accord d'ici la date butoir du 31 décembre, à l'image de sa porte-parole Maud Bregeon : "L'objectif de doter la France d'un budget d'ici au 31 décembre, c'est possible, c'est ce que nous souhaitons, mais la balle est aujourd'hui dans le camp du Parlement et significativement de la droite sénatoriale".
Le vote du Sénat attendu en début de semaine prochaine
Le Sénat, où la droite a réécrit tout le projet de budget, s'apprête à voter sa version ce lundi. Conséquence, le soutien socialiste décisif pour le budget de la sécurité sociale n'est pas acquis pour celui de l'État, comme le dit clairement le patron des députés PS, Boris Vallaud : "Je regarde ce que fait, ou plutôt défait, la droite républicaine du Sénat. Et je vous le dis avec netteté, je crois que je ne vois pas le chemin. Je ne vois pas le chemin. Mais il y a des fois ça marche, et des fois ça ne marche pas".
Alors comment avancer ? Un plan B semble prendre forme, comme l'an dernier, une loi spéciale pourrait être adoptée avant la fin du mois. L'objectif est de permettre à l'État de continuer à percevoir les impôts et de reconduire les dépenses. Les débats se poursuivraient alors en janvier.