La majorité se divise à propos de la régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension. 1:20
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Jacques Serais / Crédit photo : VALERIE DUBOIS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Le projet de loi sur l'immigration, qui sera examiné à partir du 6 novembre au Sénat, continue d'occuper une place prépondérante dans cette rentrée politique. Une tribune, publiée dans "Libération" et co-signée par des députés Renaissance et Modem, mais aussi des élus de la Nupes, sème le trouble dans la majorité présidentielle.

Des députés macronistes qui signent le même texte que des députés communistes, socialistes ou écologistes. En l'occurrence une tribune, publiée dans le journal Libération, et co-signée par des députés Renaissance, Modem ainsi que des élus de la Nupes. Une initiative inédite et un coup politique mené par 35 députés au total. Ces parlementaires demandent la régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension, alors que le gouvernement présentera au Sénat, à compter du 6 novembre prochain, son projet de loi sur l'immigration, décidément au cœur de cette rentrée politique.

Une ligne rouge des deux côtés

Un coup de pression sur l'exécutif qui se trouve bien embarrassé. Car si cette mesure est, à ce stade, bel et bien prévue dans l'article 3 du projet de loi, Les Républicains n'en veulent pas. Or, dépourvu de majorité absolue dans l'hémicycle, le gouvernement doit justement composer avec les LR. 

Ces dernières semaines, en coulisses, certains poussaient pour un abandon de cet article. Mais de l'autre côté, l'aile gauche de la majorité en fait une véritable ligne rouge, au même titre que Les Républicains, mais dans le sens inverse. Le bras de fer est engagé, personne ne veut céder et Emmanuel Macron se retrouve coincé par sa stratégie du "en même temps". 

Vers un 49.3 ?

De quoi pousser les Républicains à monter au front. Dans les colonnes du Figaro, Olivier Marleix, le patron des députés LR, n'y va pas par quatre chemins : "La motion de censure n'est ni totem, ni un tabou", déclare-t-il. Aurélien Pradié appuie dans Le Parisien. "On n'engage pas un bras fer avec un bras en mousse. Les Républicains doivent assumer d'être dans l'opposition". 

Autrement dit, dans le cas où le gouvernement maintiendrait ce fameux article 3, il n'aurait d'autre choix que de passer par le 49.3 et s'exposerait alors à une motion de censure. L’avenir de ce gouvernement semble donc se dessiner sur un fil.