«Il n'y aura pas d'autre solution que la dissolution» : Nicolas Sarkozy analyse le vote de confiance de Bayrou
Dans une interview fleuve au "Figaro", l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, pose son regard l'actualité politique, et notamment le vote de confiance demandé par François Bayrou à l'Assemblée nationale. Selon l'ex-chef de l'État, "il n'y aura pas d'autre solution que la dissolution" en cas d'échec le 8 septembre.
Nicolas Sarkozy prend le temps, dans un long entretien au Figaro, d'analyser la crise politique actuelle. Alors que François Bayrou va demander le 8 septembre prochain un vote de confiance périlleux à l'Assemblée nationale, sur la question du budget 2026, l'ancien président de la République (2007-2012) n'y va pas par quatre chemins.
François Bayrou "comptable de la situation financière du pays"
"François Bayrou a voté pour Ségolène Royal en 2007, puis pour François Hollande en 2012. Cela le rend comptable du bilan du socialisme et donc de la situation financière du pays", tacle l'ex-chef de l'État. Qui poursuit : "Se présenter aujourd'hui comme le seul à avoir dénoncé l'endettement de la France me semble quelque peu hardi".
Invité à réagir à cette interview dans l'émission Pascal Praud et vous, l'ancien magistrat Georges Fenech acquiesce la critique de Nicolas Sarkozy et estime que l'actuel Premier ministre "a aussi cette responsabilité d'avoir porté au pouvoir Emmanuel Macron" en se retirant de l'élection présidentielle de 2017.
L'abstention au vote de confiance, une "alternative crédible"
Nicolas Sarkozy se penche également sur la stratégie des Républicains, sa formation politique. Selon lui, "c'est une chose de participer à un gouvernement de coalition sans plateforme commune pour empêcher l'arrivée de l'extrême gauche au pouvoir, c'est autre chose de voter la confiance a priori car il y a un risque que les Français le comprennent comme un blanc-seing".
"Si on se dirige, comme je le crois, vers des élections législatives anticipées dans quelques semaines, comment Les Républicains pourront-ils faire campagne sans être assimilés à un gouvernement auquel ils auront voté la confiance ?", s'interroge l'ancien patron du parti, qui prône l'abstention au vote de confiance comme une "alternative crédible".
"C'est très intéressant, parce que c'est la ligne de Laurent Wauquiez", souligne Gauthier Le Bret sur Europe 1. Le président des LR dans l'hémicycle s'oppose effectivement à Bruno Retailleau, l'actuel ministre de l'Intérieur qui soutient la démarche du Premier ministre. Le chroniqueur décrypte "un changement de position de Nicolas Sarkozy" : "Il était très favorable, dès 2022, à un gouvernement d'union LR-macronistes qui aurait donné une majorité absolue (...) Là, changement de position de l'ancien président de la République, qui se range plutôt sur la ligne de Laurent Wauquiez."
Ses doutes sur la stratégie du front républicain en cas de dissolution
Si l'ancien président affirme qu'il ne demandera "jamais la démission du chef de l'État", il estime qu'"il n'y aura pas d'autre solution que la dissolution" de l'Assemblée nationale. Nicolas Sarkozy est également "persuadé" que "la stratégie du front républicain ne marchera pas une deuxième fois", rejoignant l'avis d'Erik Tegnér développé dans l'émission Christine Kelly et vous.
"Quand bien même ce front se reconstituerait, je pense que les Français ne suivront pas ceux qui le porteront", poursuit l'ex-patron des LR qui, néanmoins, ne croit pas à l'apparition d'une nouvelle majorité absolue. Cependant, le chroniqueur Gauthier Le Bret affirme qu'Emmanuel Macron "ne veut pas d'une dissolution", au risque de voir la situation de blocage actuel se répéter et d'entendre la musique de la démission "refaire surface".