Grève SNCF : "Les syndicats ne défendent que les syndicats", critique Nicolas Bay (FN)

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A.H. , modifié à
Alors que les cheminots ont entamé mardi leur quinzième jour de grève, le vice-président du Front national Nicolas Bay a sévèrement jugé l'attitude des syndicats, tout en admettant être d'accord avec une partie de leurs revendications.
INTERVIEW

Il est contre la réforme du rail, et contre les syndicats qui font grève. Invité de la Matinale d'Europe 1 mardi, Nicolas Bay a exposé son agacement face à la situation de crise que traverse la SNCF depuis un mois. "Les usagers sont pris en otage", a martelé le vice-président du Front national.

"Ils défendent leurs petits intérêts". Alors que les cheminots ont entamé mardi leur quinzième jour de grève, et qu'ils menacent de reconduire le mouvement jusqu'à la fin du mois de juillet (contre fin juin initialement), Nicolas Bay a vivement critiqué les corps intermédiaires. "Les syndicats ne défendent pas tant le service public ni les usagers, ni mêmes les salariés. Ils défendent les syndicats. (…) Ils défendent leurs petits intérêts. (…) La CGT défend la CGT, Sud défend Sud", a-t-il insisté. Pour le numéro deux du FN, les syndicats, qui ont été reçus lundi à Matignon, "sont dans une démarche de radicalisation".

C'est aussi le souvenir de l'entre-deux tours qui alimente l'amertume de Nicolas Bay. "Ces gens-là ont appelé à voter pour Emmanuel Macron, donc ils sont très mal placés pour se plaindre de la politique qu’il mène", a-t-il soufflé. "Ces syndicats sont partenaires de l’extrême-gauche politique, ils ne sont pas soutenus par les Français. C’est l’ennemi idéal pour Emmanuel Macron", a-t-il ajouté.

 

"Totalement défavorable" à plusieurs points de la réforme. Pour autant, le vice-président du FN admet volontiers qu'un "certain nombre des analyses des syndicats sont justes" sur la réforme du rail. Comme eux, le député européen y voit "une première étape vers la privatisation du ferroviaire". Comme eux, il se dit "totalement défavorable à la concurrence". Comme eux, il insiste pour que l'État mette davantage de moyens pour le maintien, la rénovation et l'entretien des petites et moyennes lignes, "afin de désenclaver les territoires".

Nicolas Bay convient que "des réformes, des réorganisations" sont nécessaires : "arrêter le 'tout TGV'", ou "conserver un statut des cheminots analogue à celui des fonctionnaires qui assurent la permanence du service public", détaille-t-il. 

La direction de la SNCF a prévenu que le trafic serait encore perturbé mardi. Elle prévoit trois TGV sur cinq et trois Intercités sur dix. Un TER sur deux devrait circuler, ainsi que sept Transilien sur dix. À l'international, la SNCF prévoit d'assurer deux trains sur trois.