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La nomination du célèbre avocat comme ministre de la Justice fait grincer nombre de dents, notamment parmi les magistrats. Pour Pierre Ferracci, président du groupe Alpha et proche d’Emmanuel Macron, Eric Dupond-Moretti "aura l’intelligence" de s’adapter à son rôle de garde des Sceaux.
INTERVIEW

Il est l’un des hommes qui murmurent à l’oreille d’Emmanuel Macron. Pierre Ferracci, président du Groupe Alpha, cabinet spécialisé dans les relations sociales et le développement local, a été membre de la commission Attali avec l’actuel président de la République en 2007-2008. Depuis, jamais le lien entre les deux hommes ne s’est rompu. Au point qu'on a prêté à celui qui est aussi président du Paris FC une certaine influence dans le choix des membres du gouvernement Jean Castex, dévoilé lundi. "Pas du tout", rétorque dans un sourire Pierre Ferracci mardi sur Europe 1. Avant de commenter la nomination d'Eric Dupond-Moretti à la Justice, l'une des plus grosses surprises des annonces de lundi.

"Le parquet indépendant, ce n’est pas sa tasse de thé"

"C’est un pari", glisse ainsi Pierre Ferracci. "Je connais un peu le personnage. En dehors des réactions acerbes, il sera un ministre, un garde des Sceaux qui ne sera pas le même que l’avocat", veut-il croire malgré les réactions pour le moins inquiètes des magistrats. "Il n’est pas le meilleur ami des magistrats quand il est dans le rôle de l’avocat de la défense. En tant que garde des Sceaux, il aura l’intelligence de trouver un équilibre. Il retrouvera la place d’un garde des Sceaux et pas de l’avocat qu’il est, brillant et qui obtient souvent des résultats convaincants", insiste le dirigeant d'Alpha.

Pierre Ferracci reconnaît tout de même "un vrai problème avec Eric Dupond-Moretti" : "Il a une vision du rôle du parquet qui n’est pas la même que la vision communément partagé. Le parquet indépendant, ce n’est pas sa tasse de thé", a-t-il développé. "C’est un vrai débat de fond sur le rôle que doit jouer le parquet. Ça permettra ce débat-là qui est un peu occulté depuis quelques années, et qu’il mettra sur la table avec les convictions qui sont les siennes."