Bruno Retailleau est élu à la présidence de LR en devançant largement Laurent Wauquiez
Les Républicains ont élu Bruno Retailleau comme nouveau président de leur parti. L'actuel ministre de l'Intérieur a récolté 74,31% des suffrages contre seulement 25,7% pour Laurent Wauquiez. Le scrutin a été marqué par une forte participation des adhérents. "La droite est bien vivante et debout", selon le nouveau président de LR.
Bruno Retailleau, donné favori, a largement battu Laurent Wauquiez pour devenir le nouveau président des Républicains à l'issue d'un vote électronique. Avec 74,31% des voix, le ministre de l'Intérieur a remporté sans appel ce scrutin. C'est la douche froide pour son adversaire, qui affirmait pouvoir créer la surprise et n'obtient que 25,7% des suffrages.
Cette victoire nette pourrait propulser le vainqueur dans la course à l’Élysée. La participation est élevée avec 80,6% des adhérents, signe d’un parti revigoré après une campagne dynamique et une explosion du nombre d’adhérents.
Les principales informations :
- Bruno Retailleau est élu président des Républicains en battant largement Laurent Wauquiez.
- Le ministre de l'Intérieur a obtenu 74,31% des voix contre 25,7% des voix pour le chef des députés LR.
- Le nombre d'adhérents a pratiquement triplé pendant la campagne, passant de 43.859 à 121.617, sans qu'il soit possible de déterminer à qui profiteront ces recrutements.
- Le taux de participation est de 80,6% selon la Haute Autorité qui organise le scrutin.
Comment ont réagi les deux candidats ?
"C'est une étape importante", a assuré Bruno Retailleau sur le plateau de TF1. Le nouveau président de LR voit sa victoire comme "une étape importante" vers les élections municipales de 2026, mais il a ajouté que sa "famille politique est à même aujourd'hui de porter notre projet pour la présidentielle". "Vous avez démontré que la droite est bien vivante et debout", a-t-il assuré à ses adhérents lors d'un discours au siège du parti.
Le Vendéen a estimé que le vote des adhérents valide la participation du parti au gouvernement en mettant en avant ses "résultats" au ministère de l'Intérieur."Je pense que ce qui structure la vie politique, ce sont les convictions. Je n'ai jamais cru aux accords d'appareils", a-t-il déclaré sur TF1, en réponse à une potentielle alliance avec l'ex-Premier ministre Edouard Philippe
Laurent Wauquiez, depuis son fief du Puy-en-Velay, a rapidement pris la parole pour "adresser ses vœux de réussite" à Bruno Retailleau. Il a appelé à "l'union" car "la droite doit porter un projet de rupture de même ampleur que celui porté en 1958". "La droite ne pourra réussir qu’en assumant des idées fortes, neuves permettant de renverser la table", a ajouté le candidat perdant.
Les principales réactions
Le Premier ministre François Bayrou n'a pas tardé à saluer la victoire de son ministre de l'Intérieur. Il a évoqué dans son message de félicitations le souhait, selon lui, des Français à voir une "cause commune" entre les deux hommes pour "sortir le pays des difficultés qu'il traverse".
Gabriel Attal a adressé ses "félicitations" à Bruno Retailleau. "Les partis politiques sont indispensables à notre démocratie et au débat public qui la fait vivre, mais aussi pour apporter la stabilité dont le pays a plus que jamais besoin", a-t-il conclu.
Valérie Pécresse a salué une "victoire éclatante". "Ce score lui donne l'élan et la légitimité pour porter haut et fort nos valeurs d'ordre et de liberté, dont la France n’a jamais eu autant besoin. Désormais, le temps du rassemblement et de l'union est venu", a ajouté la présidente LR de la région Ile-de-France.
François-Xavier Bellamy, vice-président des LR et eurodéputé, a assuré que Bruno Retailleau "ne s'est pas dilué dans le macronisme" mais "continue de parler un langage de vérité" aux Français.
Bruno Retailleau a remporté une élection "claire et nette"', selon Xavier Bertrand. "Je suis convaincu qu’il sera le Président des Républicains qui saura mener la refondation dont notre parti a besoin", a souligné le président LR des Hauts-de-France.
Après ce large succès du ministre de l'Intérieur face au chef des députés LR, "une nouvelle page s'ouvre pour les Républicains" et "l'unité est plus que jamais nécessaire", a souligné Annie Genevard, secrétaire générale du parti, lors de l'annonce des résultats au siège du parti.
Eric Ciotti, ex-président des Républicains (LR) parti s'allier avec le RN lors des élections législatives, a appelé dimanche Bruno Retailleau, nouveau président de LR, à "oser enfin la rupture totale avec le macronisme" et à le "suivre" dans "l'union des droites".
"Je l'appelle au courage. J'espère qu'il me suivra aussi dans l'union des droites, seule voie pour relever la France et qu'il ne restera pas prisonnier du macronisme finissant qui a ruiné le pays", a poursuivi l'ancien président de LR, qui a fondé l'UDR, allié avec le RN.
"Nous ne voyons pas de danger ce soir, nous voyons quelqu'un qui court derrière nous", a analysé Laurent Jacobelli, porte-parole du Rassemblement national.
Marine Tondelier a salué la défaite de Laurent Wauquiez. "La seule réussite de Bruno Retailleau au ministère de l'Intérieur : avoir fait disparaître le Wauquisme", a glissé la secrétaire nationale des Écologistes.
Une campagne marquée par l'immigration
La victoire écrasante de Bruno Retailleau intervient au terme d'une campagne très à droite. Son rival Laurent Wauquiez a fait feu de tout bois, proposant notamment l'envoi des étrangers dangereux sous le coup d'une obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon ou la mise en place d'"un cordon sanitaire" autour de LFI.
Omniprésent sur le sujet de l'immigration, Bruno Retailleau a lui multiplié les mesures en tant que ministre de l'Intérieur, durcissant les critères de naturalisation des étrangers et appelant sans succès à un bras de fer pour que l'Algérie reprenne ses ressortissants frappés d'une obligation de quitter le territoire.