Vote sur le budget : la guerre est déclarée chez Les Républicains
Le vote du budget de la Sécurité sociale a révélé l’éclatement du bloc central : le parti Les Républicains se déchire entre partisans et opposants du texte, tandis que les macronistes accusent Horizons de trahison après son abstention. Les tensions fracturent davantage un paysage politique déjà instable.
Le bloc central existe-t-il encore ? La question se pose avec une intensité nouvelle depuis le vote, mardi, à l’Assemblée nationale, du projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Les députés macronistes comme les élus Les Républicains paraissent désormais plus divisés que jamais, et ces fractures se creusent encore depuis quarante-huit heures.
Au sein des Républicains, les ponts semblent littéralement rompus. D’un côté, Bruno Retailleau a défendu une ligne dure, rejetant fermement un budget qu’il juge fondé sur "un hold-up fiscal". De l’autre, Laurent Wauquiez s’est attaché à faire adopter ce même texte, soutenu par dix-huit votes favorables. Certains députés estiment ainsi que "tout ce que fait Wauquiez vise à tuer Retailleau", tandis qu’un autre accuse le président de région d’avoir "vendu sa dignité pour conserver son siège".
La droite se déchire
Cette nouvelle guerre des chefs ravive les traumatismes d’un parti déjà profondément marqué par les déchirements de la primaire de 2016. Selon Le Figaro, le standard des Républicains ne cesse de sonner, signe d’une base militante furieuse contre l’attitude de plusieurs députés. Un proche de Bruno Retailleau résume d’ailleurs la situation d’un ton amer : "les adhérents sont furieux contre les élus".
Le bloc central n’est pas davantage épargné. Les macronistes se disent extrêmement irrités par l’attitude de leurs alliés d’Horizons. "Ils nous ont trahis", lance l’un d’eux, encore abasourdi par l’abstention massive du groupe d’Édouard Philippe lors du vote. Cette prise de distance a contraint Sébastien Lecornu à effectuer, in extremis, de nouvelles concessions aux écologistes pour sauver le texte.
Chez Horizons, on assure pourtant ne pas vouloir créer la rupture. "Nous avons simplement souhaité marquer notre opposition à ce projet de loi", explique un député du mouvement. Reste que cette posture permet aussi à Édouard Philippe de renforcer peu à peu son autonomie politique, un signal qui n’échappe à personne à l’approche de l’élection présidentielle de 2027.