16 millions d'électeurs seront appelés à se rendre aux urnes, le 28 juin prochain (photo d'illustration). 1:24
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Jean-Jacques Héry, avec AFP
Le second tour des élections municipales aura lieu le 28 juin prochain pour environ 5.000 communes qui se préparent s'ores et déjà au scrutin. Masque obligatoire, probable élargissement de la procuration... Un scrutin qui se fera dans des conditions sanitaires particulières au sujet desquelles le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a partagé les pistes de réflexion du gouvernement, dimanche.

Le Premier ministre a fixé au 28 juin la date du second tour des élections municipales, interrompues à l'issue du premier tour par la crise sanitaire liée au coronavirus. Ainsi, 5.000 communes commencent à se préparer pour organiser ce scrutin. Au total, ce sont 16 millions d’électeurs sont appelés aux urnes. Dimanche matin dans Le Parisien, Christophe Castaner a détaillé la manière dont le vote se déroulera le 28 juin prochain : les pistes envisagées pour préserver la sécurité des électeurs, et celles d'ores et déjà écartées.

Port du masque obligatoire

Première certitude pour ce scrutin : le masque sera obligatoire dans tous les bureaux de vote. Il faudra donc avancer masqué jusqu'à l'isoloir, puis jusqu'à l'urne pour y glisser son bulletin. Ceux qui ne disposent pas de cette protection s'en verront fournir une par les pouvoirs publics. "C'est un engagement que nous prenons à côté des communes", a déclaré le ministre de l'Intérieur.

Cette consigne sanitaire s'inscrit en opposition avec ce que permet le code électoral. D'ailleurs, lors du premier tour des municipales, le port du masque chirurgical était autorisé, mais l'électeur ne pouvait voter que s'il était identifiable. Il devait donc l'ôter pour exercer son devoir citoyen.

"Chaque électeur devra porter un masque de protection", même grand public, et sera invité à émarger avec son stylo personnel, a pourtant annoncé le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. En effet, suivant une autre préconisation du Conseil scientifique, les électeurs devront apporter leur propre stylo pour signer la feuille d'émargement.

Éviter l'affluence

Lors du premier tour, les pouvoirs publics avaient invité les électeurs à favoriser les horaires les plus calmes, entre 8h et 10h et en début d'après-midi. En effet, dans ce contexte de crise sanitaire, la priorité est également d'éviter l'affluence, et de faire en sorte que les électeurs ne se bousculent pas pour aller voter. Pour cela, plusieurs pistes sont à l'étude pour le second tour, dont un possible élargissement des horaires d'ouverture des bureaux de vote. Aussi, comme lors du scrutin du 15 mars dernier, un marquage au sol permettra de rappeler la distance adéquate à respecter entre chaque personne.

Favoriser les procurations

Dans ce scrutin, les procurations devraient jouer un rôle central. En effet, le gouvernement voudrait faire en sorte qu'établir une procuration devienne plus simple. Il s'agirait tout d'abord d'élargir le nombre de personnes habilitées à établir des procurations. Par exemple, les résidents d'un Ehpad pourraient faire appel au directeur de leur établissement.

Dans la même logique, l'autre innovation consisterait à permettre à une seule et même personne d'exercer plusieurs procurations.

Un vote par voie électronique ?

Dimanche, François Bayrou, patron du Modem et candidat à sa succession à Pau (Pyrénées-Atlantiques), a lui plaidé pour que le vote puisse se faire par "voie électronique" dans les communes "volontaires". "On vote par internet pour les associations de pêcheurs à la ligne, pour les organisations syndicales, (...) rien n'est plus facile que de garantir la sincérité du scrutin puisque toutes les listes électorales sont numérisées", a souligné François Bayrou, interrogé sur BFMTV.

"L'espèce de blocage de la France sur le vote numérique, le vote par Internet, me paraît une absurdité", a-t-il, convaincu que "voter de chez soi, sans prendre de risque, (...) augmenterait la participation".

"Si l'État ne veut pas le faire, qu'il accepte qu'un certain nombre de communes le fassent", "s'il y a des communes volontaires, qu'on puisse expérimenter le vote par correspondance, qu'on a utilisé en France pendant longtemps et qui est abandonné, et le vote numérique", a-t-il poursuivi, avant de proposer "que la ville de Pau soit une de ces villes".

Quid du vote par correspondance ?

"Pour éviter un nouveau fiasco qui entacherait la légitimité des maires et celle de l'État, nous appelons le gouvernement à prendre les mesures pour adapter notre vie démocratique au Covid-19", a quant à lui proposé Laurent Hénart, maire de Nancy, et président du Mouvement Radical. L'élu demande "la possibilité d'expérimenter le vote par correspondance dans les communes volontaires", dans une tribune publiée par le Journal du Dimanche, citant en exemple l'"Allemagne, (où) cette possibilité est utilisée par plus de 25% des Allemands, voire 40% dans certaines circonscriptions!".

Sur le plan juridique, "il n'y a pas d'obstacle", assure-t-il, rappelant que "le dispositif existait dans notre code électoral jusqu'en 1975". "Un simple article de rétablissement suffirait pour mener des expérimentations le 28 juin."

Dans son entretien au Parisien, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a toutefois répété que les solutions du vote électronique et du vote par correspondance n'étaient, ni l'une, ni l'autre, envisagées pour le second tour des élections municipales.