Crise politique : le Parti socialiste peut-il rafler Matignon ?
Le Parti socialiste poursuit ses négociations pour tenter d'obtenir un Premier ministre de gauche, alors que la France traverse une nouvelle crise politique. Le PS estime être proche de son but, même si le président de la République Emmanuel Macron semble peu enclin à nommer un socialiste comme chef du gouvernement.
La France va-t-elle avoir prochainement un Premier ministre de gauche ? C'est en tout cas la volonté des figures de la gauche française, notamment du côté du Parti socialiste, qui pousse toujours pour la nomination d'Olivier Faure à Matignon.
"On n'est pas loin d'obtenir un Premier ministre de gauche" se réjouit un député socialiste, même si rien n'est encore acquis. Une chose est sûre, pour éviter une nouvelle dissolution, Sébastien Lecornu présente de nouvelles concessions à Olivier Faure, comme par exemple réduire l'effort budgétaire, créer une taxe sur les plus riches et surtout, une possible suspension de la réforme des retraites.
Alors pas question pour le député PS Arthur Delaporte d'imaginer un gouvernement Lecornu 2 ou dirigé par Jean-Louis Borloo. "Un Premier ministre de gauche, c'est la condition de la stabilité. Donc on ne va pas imaginer un scénario qui n'est pas souhaitable parce qu'il n'est pas durable et parce qu'il ne serait pas en mesure, à mon sens, de répondre à l'aspiration à la fois à la stabilité et à la justice", précise-t-il au micro d'Europe 1.
Emmanuel Macron peu enclin à nommer un Premier ministre de gauche ?
Les socialistes veulent montrer qu'ils sont intransigeants pour tenter de forcer la main à Emmanuel Macron. Mais en interne, une majorité a déjà abandonné l'idée de voir Olivier Faure à Matignon. Certains députés préfèrent donc préparer les négociations avec une personnalité macroniste ou de centre-droit.
"Si on obtient la suspension de la réforme des retraites, l'abandon du 49-3 et la taxe Zucman, on ne votera pas la censure", confirme un cadre socialiste. Reste à savoir si Emmanuel Macron acceptera de brader son héritage contre la stabilité politique. Les leaders du Parti socialiste, des écologistes et des communistes appellent dans une déclaration commune le Président de la République à "ouvrir une nouvelle étape, celle de la cohabitation".
"Il faudra trouver un chemin pour que le débat ait lieu sur la réforme des retraites. Parce que, dans une démocratie politique - l'Assemblée, le Sénat - et sociale, avec les partenaires sociaux, vous aurez du mal à siffler en disant : 'Non non, circulez, il n'y a rien à voir'", prévient lors de son passage sur France 2, le Premier ministre démissionnaire, Sébastien Lecornu.
Mais la gauche a encore beaucoup de chemin à faire avant d'espérer mettre un pied à Matignon car le plus dur reste à faire : convaincre Emmanuel Macron que le PS reste un parti de gouvernement. Un pari loin d'être gagné tant le chef de l'État semble peu enclin à confier les clés de Matignon à un socialiste.
