Coronavirus : pour Gérard Larcher, la crise a été gérée "par l'approximation"

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avec AFP , modifié à
Le président du Sénat, Gérard Larcher, a estimé dans un entretien au "JDD" que "la pénurie, le manque de masques et de tests" ont été "gérés par l'approximation", et a reproché "les prises de paroles incessantes et contradictoires" de l'exécutif dans la crise du coronavirus.

"On a géré la pénurie, le manque de masques et de tests par l’approximation et parfois par l'omission", a considéré le président de la Chambre haute Gérard Larcher dans un entretien au Journal du dimanche. Après plus d'un mois de crise sanitaire et 40 jours de confinement, l'élu Les Républicains est revenu sur la gestion de la crise du coronavirus par le gouvernement. 

"Les prises de paroles incessantes et contradictoires troublent les Français"

"Les Français pensent qu’on ne leur a pas dit la vérité. On ne pouvait pas leur dire que le port du masque était inutile. On ne pouvait pas leur dire que le dépistage massif n’était pas indispensable. Certes, il est toujours facile de jeter la pierre, mais je crains que cette confusion ait un peu plus contribué à une société de défiance vis-à-vis de la parole publique, y compris scientifique", a-t-il poursuivi.

Selon l'élu LR, "les prises de paroles incessantes et contradictoires troublent les Français". Gérard Larcher a en outre indiqué avoir "demandé au président de la République qu’il y ait un débat global sur le déconfinement", qui doit avoir lieu "au plus tard le 5 mai".

Sur le déconfinement, "progressivité, territorialisation et réactivité"

Le Premier ministre, Édouard Philippe, doit présenter mardi à 15 heures devant l'Assemblée nationale "la stratégie nationale du plan de déconfinement", a annoncé samedi soir Matignon à l'AFP.

Gérard Larcher fait encore valoir trois exigences : "progressivité, territorialisation et réactivité". "La réponse ne peut être que dans la différenciation. Si elle est la même partout, le risque d’échec est majeur. La gestion doit être déconcentrée :  les préfets doivent avoir autorité sur tous les services de l'État. Elle doit aussi être décentralisée. Sans les régions, on ne sait pas relancer l’économie, gérer les transports et les lycées", estime le président du Sénat.

À propos du "traçage", Gérard Larcher se dit "pragmatique". "Pourquoi pas ? Mais si nous n'avons ni masques ni tests, il ne nous protégera pas du Covid-19", a-t-il fait observer.