Coronavirus : Marine Le Pen "se réjouit que l’on mette fin à cette séquence de banalisation outrancière"

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Matthieu Belliard et Romain David , modifié à
Au micro d'Europe 1, vendredi, Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national, a estimé que la réforme de l'assurance chômage, dont le second volet entre en vigueur en avril, devrait être suspendue pour limiter l'impact économique de la crise due au coronavirus.
INTERVIEW

Lundi 16 mars, tous les établissements scolaires en France, de l'école primaire à l'université, resteront fermés jusqu’à nouvel ordre. Il s’agit de la principale mesure de lutte contre la propagation du coronavirus, annoncée jeudi soir par Emmanuel Macron lors d'une allocution à la nation de près de 30 minutes. Le chef de l’Etat a également indiqué que la trêve hivernale serait prolongée de deux mois. Il invite aussi les personnes de plus de 70 ans à limiter leur déplacement. Mais pour Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national, ces mesures arrivent tardivement face à l’ampleur de l’épidémie. "Ces annonces suivent de longues semaines de banalisation du virus", s’est-elle agacée vendredi au micro de Matthieu Belliard, dans la matinale d’Europe 1.

"On nous expliquait que le coronavirus n’était pas plus dangereux qu’une grippe, alors que tout montre l’inverse. Je me réjouis que l’on mette fin à cette séquence de banalisation outrancière qui poussait les gens à prendre avec insouciance les consignes prises par le gouvernement", poursuit la députée du Pas-de-Calais. "Je pense que le gouvernement a souhaité minimiser l’impact de cette épidémie, pour préserver la situation économique. Mais on n’y échappera pas."

"Il vaut mieux en faire plus que pas assez"

Elle considère que des mesures supplémentaires doivent être prises, notamment pour préserver les Français de l’impact financier que pourrait avoir cette crise sanitaire. "Il faut suspendre d’urgence la réforme du chômage car nous risquons d’avoir une crise économique. Nous risquons d’avoir du chômage, il faut que le gouvernement mette fin à cette réforme qui prévoit de baisser fortement les indemnisations de ceux qui auraient perdu leur emploi", enjoint-elle, alors que le mode de calcul du salaire journalier de référence doit changer à partir du 1er avril. "Dès les jours à venir, un mécanisme exceptionnel et massif de chômage partiel sera mis en œuvre", a toutefois précisé Emmanuel Macron jeudi soir, assurant notamment que "l'Etat prendra[it] en charge l'indemnisation des salariés contraints à rester chez eux".

"Un principe nous guide : la confiance dans la science", a encore souligné le président de la République lors de son allocution. Mais pour Marine Le Pen, le manque de connaissance scientifique sur le Covid-19 appelle surtout à un principe de prudence. "On ne sait rien, et quand on ne sait pas, il faut faire preuve d’un principe de responsabilité. Il vaut mieux en faire plus que pas assez, et je ne suis pas sûre que le gouvernement ait évité cet écueil", conclut-elle.