Devant la commission d’enquête parlementaire, Agnès Buzyn, ex-ministre de la Santé, s’est défendue mardi de tout retard dans la gestion de la crise sanitaire déclenchée par le Covid-19. Au contraire, elle a assuré avoir alerté ses services sur la menace représentée par le nouveau coronavirus apparu en Chine dès le mois de décembre. "Je ne la crois absolument pas", a réagi mercredi, au micro de Sonia Mabrouk dans la matinale d’Europe 1, l’eurodéputé RN Jordan Bardella.
"Je me mets à la place d’un médecin ou d’une infirmière qui, durant cette épidémie, a manqué d’absolument tout, et à qui la ministre de tutelle vient expliquer qu’elle avait anticipé et qu’elle était prête. C’est délirant", s’agace-t-il. "Nous avons manqué de masques, de tests, de surblouses, d’un certain nombre de médicaments utilisés pour les anesthésies", énumère notamment Jordan Bardella.
Les confidences faites au Monde début mars
"Le gouvernement a menti pour dissimuler les pénuries de masques en expliquant qu’ils n’étaient pas utiles. Manifestement, la ministre de la Santé a menti aussi", poursuit-il. "Dans ses déclarations au Monde, il y a plusieurs semaines, elle explique clairement qu’elle savait que le second tour des municipales ne pourrait pas avoir lieu, qu’elle savait que le tsunami allait venir", pointe-t-il.
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Ce proche de Marine Le Pen fait référence à un article du quotidien du soir, paru le 17 mars, et dans lequel Agnès Buzyn, devenue candidate LREM pour les municipales à Paris, fait part de ses "regrets" en tant que ministre de la Santé. "On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade. La dernière semaine a été un cauchemar. J’avais peur à chaque meeting", a-t-elle notamment confié à propos du maintien de la campagne électorale.
"Ce gouvernement est passé totalement à coté de cette crise", conclut, pour sa part, Jordan Bardella.