«Bloquons tout» : comment la gauche radicale organisent les blocages du 10 Septembre au nez et à la barbe de la police
À deux jours des mobilisations du mouvement "Bloquons tout", les forces de l'ordre craignent des débordements et des actes de violence de la part de certains militants de la gauche radicale. Au total, plus de 100.000 personnes sont attendues dans les rues partout en France. Des manifestants qui s'organisent désormais sur des canaux de communication alternatifs pour éviter la police.
"Grenoble 10 Septembre", "Bloquons tout Toulouse", "Nantes Bloquons tout"... Sur la messagerie cryptée Telegram, ces groupes de discussion comptent plusieurs milliers de personnes. Parmi eux, des policiers discrètement infiltrés et qui lisent les messages en prévention d'éventuelles actions ce mercredi.
Et ça, les militants les plus radicaux l'ont bien compris. Alors, ils évitent désormais ces applications et trouvent des solutions alternatives.
Exit WhatsApp, bonjour SimpleX
"Ces groupes d’extrême gauche se détournent des réseaux standards tels que WhatsApp et Telegram, plus généralement des réseaux Meta, Google et Apple jugeant qu’ils sont investis par la police nationale et la gendarmerie", explique Alexandre Agasse, enquêteur spécialisé de la police judiciaire.
Pour organiser leurs actions coup de poing de ce mercredi 10 septembre et ne pas se faire repérer en amont, ces militants utilisent des outils pour se rendre plus discrets.
"Ils mettent en place sur certains réseaux comment utiliser des VPN, c’est-à-dire des petits logiciels d’anonymisation des données, des nouveaux systèmes d’exploitation spécialement conçus pour l’anonymat, des nouvelles applications comme SimpleX ou Potato", poursuit Alexandre Agasse.
Enfin, même avec ces nouvelles méthodes, certains restent réticents et privilégient les rencontres physiques dans des petits locaux privés. Les militants y sont alors filtrés et contrôlés à l'entrée, là où ils sont sûrs de ne pas être écoutés par les policiers.