Attaque à Annecy : la «barbarie ultime», Marine Le Pen dénonce la multiplication des «défaillances»

Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée nationale, était l'invitée d'Europe Matin vendredi. 5:14
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Laura Laplaud , modifié à
Au lendemain de la brutale attaque au couteau de six personnes, dont quatre très jeunes enfants, par un réfugié syrien à Annecy, la présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée nationale Marine Le Pen était l'invitée d'Europe Matin vendredi.

Un réfugié syrien armé d'un couteau a blessé jeudi matin six personnes, dont quatre très jeunes enfants dans un parc à Annecy. Une attaque "effroyable" a commenté la présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée nationale Marine Le Pen au lendemain du drame, au micro d'Europe 1. "C'est la barbarie ultime dans notre civilisation. S'attaquer à des bébés, les poignarder dans leur poussette. C'est inimaginable pour l'ensemble de la population française. Un certain nombre de questions se posent maintenant", a poursuivi l'ancienne candidate à la présidentielle.

"Il est évident qu'il y a eu des défaillances"

L'assaillant est un demandeur d'asile syrien, arrivé sur le territoire français à l'automne dernier de façon régulière, car il bénéficiait du statut de réfugié accordé par les autorités suédoises. De quoi relancer le débat autour du droit européen et les procédures en matière de droit d'asile. "Il est évident qu'il y a eu des défaillances. Cet individu aurait dû être dubliné dès sa demande d'asile en France. Il aurait dû faire l'objet d'une procédure accélérée, en 15 jours, [on aurait dû] constater qu'il avait déjà le droit d'asile dans un autre pays de l'Union européenne et le renvoyer dans ce pays. Ça n'a pas été le cas", a indiqué Marine Le Pen. 

"Je ne sais pas comment la Suède a analysé ce dossier et c'est la raison pour laquelle je pense que lorsque qu'un pays de l'Union européenne délivre un droit d'asile, la personne qui bénéficie de ce droit d'asile ne devrait pas pouvoir aller dans les autres pays de l'Union européenne, sauf à demander un visa", a-t-elle souligné.

"Quand quelqu'un dépose une demande d'asile, on lui refuse, il reste"

Au micro d'Europe 1, la présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée nationale a dénoncé la multiplication des défaillances. "Nous sommes submergés par les demandes d'asile et nous n'avons pas les moyens de renvoyer les gens dans leur pays, on ne se donne pas les moyens. Quand quelqu'un dépose une demande d'asile, on lui refuse, il reste", a-t-elle assuré. "Les défaillances se multiplient, les faits délictueux ou criminels commis par des gens qui ne devraient pas être sur le territoire se multiplient également, et année après année, les choses empirent."

Remettant en cause la structuration du droit d'asile, Marine Le Pen a appelé à "rétrécir le droit d'asile en mettant de véritables critères". "En tant que responsable politique, je me sens obligée d'apporter des réponses et je crois que les Français attendent de nous des réponses. Ils sont 80 % à réclamer que l'on prenne des décisions fermes en matière d'immigration, ça fait des années que ça dure et la réalité, c'est qu'aucune décision n'est prise", a-t-elle déploré.

137.000 demandes d'asile ont été déposées en France en 2022, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur. Des demandes principalement déposées par des personnes venues d'Afghanistan, du Bangladesh, de Turquie et de Géorgie. Ce vendredi matin, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a indiqué que deux des quatre enfants blessés lors de l'attaque au couteau à Annecy sont toujours en "urgence vitale".