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Assurance-chômage : «Notre modèle social est pensé pour le 20e siècle», juge Paul Christophe

Europe 1 - Mis à jour le . 2 min

Vendredi, le gouvernement a confirmé vouloir atteindre "2 à 2,5 milliards d'euros" d'économies par an de 2026 à 2029" au niveau de l'assurance-chômage. Pour Paul Christophe, président du groupe Horizons & Indépendants à l’Assemblée et invité de la Grande interview Europe 1, "il faut repenser le dispositif".

Un modèle social français obsolète ? Vendredi dernier, le Premier ministre François Bayrou a adressé aux partenaires sociaux la "lettre de cadrage" sur l’assurance-chômage. Dans cette feuille de route, qui fixe le cadre de la négociation d’une nouvelle réforme, la sixième, le gouvernement a affirmé vouloir atteindre entre "2 et 2,5 milliards d'euros" d'économies par an en moyenne au cours des quatre prochaines années. Face à cela, les organisations syndicales prévoient déjà de bouder ces futures négociations.

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Invité de la Grande interview Europe 1 ce lundi, Paul Christophe, président du groupe Horizons & Indépendants à l’Assemblée nationale, note dans un premier temps "une volonté de continuer le dialogue avec les instances de représentation syndicale".

Un déficit de production et d’employabilité

"Rouvrir la question du dialogue social autour de la réforme de l’assurance-chômage peut avoir son sens. Je pense que, quand on regarde la situation de l’Unédic qui est déficitaire, on se doit de se poser un certain nombre de questions", souligne-t-il au micro d’Europe 1.

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Interrogé sur le taux d’activité en France, Paul Christophe estime que le pays est "en déficit de production et d’employabilité". Mais les Français sont-ils prêts à donner encore plus ? "Chez Horizons, nous avons toujours affirmé qu’il faudrait à terme travailler plus longtemps, soit dans la semaine, dans l’année ou dans la vie. La France ne pourra pas préserver son modèle social ni redevenir prospère en travaillant moins que ses voisins", insiste-t-il. 

"Notre modèle social est le plus protecteur au monde"

Mais alors, ce modèle social français est-il toujours adapté à notre époque ? "Notre modèle social est le plus protecteur au monde. Il repose sur un fonctionnement pensé pour le 20e siècle. Et avec le vieillissement de la population, confronté à une chute de la natalité que nous connaissons, de nouvelles formes de travail et la concurrence mondiale, nous devons l’adapter pour qu’il reste efficace et juste", estime Paul Christophe.

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Pour lui, cela consiste à "trouver de nouvelles manières de le financer, de le rendre plus efficace et d’investir dans ce qui garantit sa pérennité". "Et c’est sûr que ça n’est pas à coups de petites phrases qu’on va y arriver", juge-t-il.

Face à cela, la France devra-t-elle renoncer à son modèle social un jour ? "Je ne pense pas", répond dans un premier temps le président du groupe Horizons & Indépendants à l’Assemblée nationale. Mais pour lui, "il faut repenser le dispositif" et l’adapter à notre époque. Il rappelle notamment qu’il a été conçu après-guerre, où l'espérance de vie moyenne en retraite était de 5 ans contre 22 ans et demi aujourd’hui.