L'héritage gaulliste est aujourd'hui revendiqué par plusieurs familles politiques françaises (photo d'illustration). 1:26
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Jean-Gabriel Bourgeois, édité par Margaux Lannuzel , modifié à
Les commémorations des 80 ans de l'Appel du 18 juin, jeudi, sont l'occasion pour plusieurs familles politiques françaises de se réclamer de l'héritage du général de Gaulle. Le Rassemblement national, les Républicains mais aussi le parti majoritaire revendiquent tous une proximité particulière avec les idées du premier président de la cinquième République. 
DÉCRYPTAGE

Au Mont-Valérien, les commémorations auront lieu en présence d'Edouard Philippe et d'Emmanuel Macron, jeudi. Quatre-vingts ans après l'Appel du 18 juin 1940, le chef de l'Etat se rendra dans l'après-midi à Londres, d'où le général de Gaulle prononça son fameux discours... Discours, et héritage, dont le parti majoritaire est loin d'être le seul à se réclamer dans le paysage politique français. 

"Un moment pour se racheter une virginité"

Car comme Jeanne d'Arc, le général de Gaulle n'appartient à personne. Au Rassemblement National, on revendique ainsi une continuité avec ses idées. "Sur l'indépendance de la France, la nécessaire unité des Français, au-delà de la droite et de la gauche, sur la vision de la place de la France dans le monde....", énumère le porte-parole du parti, Sébastien Chenu. "Sur tous ces sujets là, nous avons des points de connexion très forts avec le discours du général de Gaulle."

Une vision qui relève de la "récupération" pour la droite. "N'est pas de Gaulle qui veut", fustige ainsi Damien Abad, patron du groupe LR à l'Assemblée nationale. "Le pauvre Général, il doit se retourner dans sa tombe. Ce que j'apprécie moins, c'est quand on fait de cet héritage un moment pour se racheter une virginité."

"Une valeur d'exemple" pour Macron

Les Républicains, qui ont perdu le monopole de l'héritage gaulliste, fêteront sobrement cette journée : seul un portrait de Charles de Gaulle recouvrera la façade du siège à Paris. Devant les caméras, c'est le tandem Macron-Philippe qui commémorera l'Appel du 18 juin. Un proche du Président l'affirme : "Il s'est toujours référé à la figure du général, une valeur d'exemple pour réformer le pays".