Emmanuel Macron 2000*1000 1:44
  • Copié
Hadrien Bect, avec AFP
Emmanuel Macron a rendu hommage dimanche aux 60.000 morts de la "bataille de Montcornet", en 1940, à laquelle participa Charles de Gaulle, dressant un parallèle implicite entre l'esprit de résistance pendant la Seconde Guerre mondiale et la bataille actuelle contre l'épidémie de coronavirus.

Au son du clairon, Emmanuel Macron s'est recueilli dimanche matin devant le petit monument aux morts de Dizy-le-Gros dans l’Aisne, en l'honneur des 60.000 morts de la "bataille de Montcornet" où en pleine débâcle s'illustra en mai 1940 un colonel encore inconnu, Charles de Gaulle. Prévu de longue date, ce déplacement présidentiel est le premier, depuis plus de deux mois, à ne pas être consacré à la lutte contre le coronavirus.

La célébration d'une "défaite courageuse"

En célébrant cette "défaite courageuse", qui a cependant montré que l'armée française avait réussi à contenir quelques heures l'armée allemande, Emmanuel Macron donne le coup d'envoi d'une série de célébrations cette année pour honorer "l'homme du 18 juin" et son "esprit de résistance".

Dans ce petit village de 760 habitants près de Laon, dont les routes d'accès ont été bouclées par la gendarmerie, seuls une poignée d'invités ont accueilli le chef de l'Etat, pour cause de précautions sanitaires. Parmi eux, des descendants de soldats tombés au combat à Dizy le 16 mai 1940, membres du 3e régiment d’automitrailleurs."Nous sommes très honorés car c'est la première fois qu'on reçoit un président, mais aussi pour l'hommage aux soldats tués et à leurs familles. Mais aussi un peu tristes que, à cause du Covid, on ne puisse pas en faire profiter la population", a confié le maire Jean-Marie Bouché.

"Se redresser et reprendre la grande marche de son destin"

Emmanuel Macron devait ensuite se rendre à La-Ville-aux-Bois-les-Dizy pour un discours en hommage à l'action de Charles de Gaulle qui lança le 17 mai 1940 la 4e division cuirassée pour tenter de freiner l'avancée rapide de la Wehrmacht dans le nord et l'est de la France. La "bataille de Montcornet" échoua mais elle fut ensuite considérée comme une "défaite courageuse", l'une des rares contre-attaques montrant que l'armée française pouvait mettre en difficulté les Allemands. "C'est à partir de là" que "l'espérance" a "grandi et fini par ce que l’on a appelé la libération de la France", a déclaré de Gaulle en revenant sur les lieux, comme président, un quart de siècle plus tard.

Dans son discours, Emmanuel Macron a estimé que le fondateur de la Cinquième République incarnait "l’esprit français". "L’esprit français qui toujours permet au peuple de France de se redresser et de reprendre la grande marche de son destin, l’esprit français qui jamais ne se résout à la défaite, qui choisit la conquête et embrasse l’audace", a-t-il déclaré. Si Emmanuel Macron n’a pas fait de référence explicite à la crise sanitaire déclenchée par le nouveau coronavirus, on pouvait déceler dans sa prise de parole de nombreux parallèles. "Rappelez-vous de ce de Gaulle confiant dans la victoire", a-t-il lancé.

Un appel à l'unité

Le chef de l’Etat a également invoqué l’un des grands thèmes gaulliens : l’unité de la nation. "La France n’est forte que quand elle est unie", a souligné Emmanuel Macron, citant ainsi Charles de Gaulle. Une unité que la classe politique semble aujourd'hui avoir bien du mal à trouver dans la crise que le pays traverse.