DR Candidats Pékin Express 5:11
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Mathilde Durand
Pékin Express revient sur M6 avec une quatorzième saison exceptionnelle car tournée en deux temps, Covid-19 oblige. Thierry Guillaume, producteur de l'émission, revient sur ce tournage infernal : entre restrictions sanitaires, rapatriement des équipes et accident de voiture mortel. 
INTERVIEW

Bonne nouvelle pour les fans de Pékin Express. L'émission phare de M6 lance ce mardi sa quatorzième saison, à 21 heures. Seize candidats, de 19 à 60 ans, seront sur la ligne de départ pour relever les défis des "pistes de terres rouges" en Afrique, puis ceux de "La route des continents" en Grèce et Turquie. Car cette année, le tournage a été marqué par de nombreux rebondissements, à commencer par l'épidémie de Covid-19 qui a bousculé les équipes et les lieux de tournage. Thierry Guillaume, producteur de l'émission au sein de la société de production Label Aventure, revient sur cette nouvelle saison inédite, au tournage infernal au micro d'Europe 1. "Ca a été ma saison la plus difficile à produire", assure-t-il.

Rapatriement des équipes en mars

L'émission de téléréalité, présentée par Stéphane Rotenberg, est une grosse machine du paysage audiovisuel français depuis 2006. Le tournage, à l'étranger, mobilise plus d'une centaine de personnes, répartis dans une vingtaine de véhicule. Et Thierry Guillaume, qui compte onze saisons à son actif, se doit d'être sur place pour tout piloter.

Pour cette saison, l'équipe et les candidats ont débarqué en Ouganda pour lancer la course le 28 février 2020. "On apprend trois jours plus tard que le pays ferme ses frontières aux Français parce que l'épidémie commence à arriver chez nous", se souvient Thierry Guillaume. "On tourne, on est à peu près dans une bulle et puis on prend un avion pour aller en Ethiopie et là le Covid se répand à travers la planète."

Au fil des jours, l'épidémie de Covid-19 gagne du terrain. En arrivant dans le pays d'Afrique de l'Est, les riverains commencent à haranguer les équipes de tournage sous les cris de "Covid, covid". Moins d'un mois après, le 16 mars, Emmanuel Macron annonce le confinement et la fermeture de l'espace aérien français. Thierry Guillaume décide de rapatrier tout le monde et d'arrêter le tournage, afin de ne pas prendre le risque de bloquer les équipes en Ethiopie.

"J'attendais ce moment là car je me doutais que ça allait arriver, mais tant que la décision n'était pas prise on a continué à tourner parce que je voulais finir cette saison".

Un accident mortel en Turquie 

En mai, alors que le confinement français n'est pas encore terminé, le producteur décide de reprendre la course.  "Pour préparer un tournage on a besoin d'au moins quatre mois : on écrit, on repère, avec des médecins. Cette décision de repartir en septembre, on l'a prise au mois de mai. On avait encore aucune visibilité à cette période. J'ai simplement fait un pari j'entendais des gens qui disaient qu'à la fin de l'été y'aurait probablement une fenêtre de tir", raconte-t-il. Jusqu'à trois jours avant le départ, il hésite car le nombre de cas contaminés remonte en France. L'option d'un tournage en Afrique est en revanche abandonnée et les équipes optent pour la Grèce et la Turquie.

Là encore, le sort s'acharne. Le 21 septembre, en Turquie, un octogénaire percute deux véhicules de l'émission avec à bord des candidats et des techniciens. Le tournage est arrêté douze heures tandis que les victimes sont évacuées vers un hôpital. L'octogénaire décédera des suites de ses blessures. Une mort qui ne sera pas cachée aux spectateurs, précise le producteur. "On est préparé à cela, on y pense car c'est le plus gros risque qu'il y ait sur ce tournage", ajoute-t-il. 

Des mesures anti-Covid drastiques

La production met en place des règles sanitaires drastiques : les candidats portent des masques dans les voitures des locaux et doivent respecter en extérieur des distances de sécurité. L'hébergement chez les habitants est également soumis à de nouvelles conditions. "Ils doivent trouver une chambre dans laquelle il soit les seuls à dormir, pas avec les locaux, et avec une fenêtre", précise Thierry Guillaume. "Le Covid a rendu l'aventure encore plus difficile pour les candidats."