Les émissions de télé sont impactées par le coronavirus. 4:55
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Laetitia Drevet
Beaucoup d'émissions télévisées sont enregistrées en studio en présence d'un public. Avec l'épidémie de coronavirus qui progresse en France, ces espaces clos sont devenus de potentiels lieux de contamination. Dans "Culture-Médias", deux professionnelles des médias expliquent comment ces émissions s'adaptent.  
INTERVIEW

Face à l’épidémie de coronavirus, les autorités ont interdit en début de semaine les rassemblements de plus de 1.000 personnes en espace confiné. Mais certaines réunions plus réduites sont elles aussi impactées. Les émissions de télévision enregistrées en présence d’un public sont par exemple en première ligne.

Emilie Selem, directrice associée de la société "Nouvelle Image", qui gère le public d’émissions de télévision et de radio ("N'oubliez pas les paroles", "Tout le monde veut prendre sa place", "Slam"…), a déjà pris des précautions.

Prise de température et gel hydroalcoolique

Plusieurs mesures sanitaires ont été adoptées. Pour "Slam", diffusée sur France 2, le public, les membres de la production ainsi que le présentateur sont soumis à de stricts tests de température avant d’entrer en plateau. Au vestiaire, il est demandé aux visiteurs de porter des gants de protection. 

"Depuis plusieurs semaines, nous faisons signer une décharge aux personnes du public, indiquant qu’elles ne se sont pas rendues récemment dans une zone à risque. Mais maintenant que la France connait l’épidémie, cette mesure ne sert plus à grand chose", raconte Emilie Selem. Des pompes de gel hydroalcoolique ont été installées un peu partout dans les studios.

Moins de public

Autre mesure de précaution, la réduction du nombre de personnes présentes dans le public. "Pour 'Questions pour un champion', on est passé d’une jauge de 40 à 30 personnes", précise Emilie Selem. La réduction n’est pas drastique, mais elle permet déjà d’assurer le mètre de distance réglementaire entre chaque spectateur.

Certaines émissions, dont le petit plateau ne permet pas de telles adaptations, se passeront de public. "Plusieurs sont concernées au sein du groupe Canal +, notamment le 'Canal Sports Club' et le 'Canal Football Club' le week-end prochain", précise Caroline Bonacossa, journaliste au magazine Stratégie, qui consacre la une de son prochain numéro aux conséquences dans les médias de l’épidémie de coronavirus.

"L'info du vrai", présentée par Yves Calvi, est dans le même cas. "Ce plateau est petit et trop confiné", a justifié la chaîne. Les décors seront adaptés de façon à ce qu’ils n’apparaissent pas vides à la télévision.

Le public "de proximité"

Lundi soir, les candidats à l’élection municipale de Paris ont eux aussi débattu à public réduit sur les plateaux de France 3 et France Info. Chacun des sept invités était venu avec six personnes de son entourage, soit 42 personnes au total. La pratique est courante. Plusieurs émissions se tournent en ce moment face à un public dit "de proximité" : des collaborateurs, des amis, les enfants des présentateurs…  "'La Grande Librairie' sur France 5, 'Téléfoot' et 'C’est Canteloup' sur TF1… Plusieurs émissions font appellent à ce public de proximité", confirme Caroline Bonacossa.

Pour le moment, aucune émission n’a annoncé suspendre ses enregistrements. Certaines, les jeux télévisées notamment, sont tournées très en amont et ont ainsi de quoi voir venir jusqu’au moins de juin.