Thierry Breton 2:07
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Manon Fossat , modifié à
La bataille pour le contrôle de Kiev se poursuit ce dimanche, alors que les Occidentaux accentuent encore la pression sur Moscou, en excluant des banques russes de la plateforme interbancaire Swift et en s'apprêtant à livrer davantage d'armes à l'Ukraine. Dans le Grand Rendez-Vous, le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, a affirmé que Poutine "a sous-estimé la réaction unanime de l'Occident".

Les forces russes poursuivent leur invasion de l'Ukraine, quatre jours après la déclaration de Vladimir Poutine. Alors que la capitale Kiev résiste toujours dimanche matin, des combats sont en cours dans la deuxième ville du pays, Kharkiv. L'armée russe a en outre encerclé deux grandes villes au sud du pays, Kherson et Berdiansk. La violence de l'intervention russe a poussé samedi les Occidentaux à adopter un nouveau train de sanctions plus dures : ils ont notamment décidé d'exclure de nombreuses banques russes de la plateforme interbancaire Swift, un rouage essentiel de la finance mondiale, a annoncé le gouvernement allemand, qui préside le forum du G7.

"Nous ne sommes pas naïfs"

Invité du Grand Rendez-Vous dimanche, le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, a affirmé que "Vladimir Poutine a sous-estimé la réaction unanime de l'Occident". "Il ne s'agit pas pour nous en Europe et nous Occident de dire que l'on va se battre avec des sanctions contre des chars. Nous ne sommes pas naïfs", a-t-il assuré. "La réalité aujourd'hui c'est le terrain et c'est l'Ukraine qui est au combat. Mais en ce qui nous concerne, Vladimir Poutine a sans doute sous-estimé la réaction unanime de l'Occident."

Pour le commissaire européen, Poutine s'attendait également à ce que la Chine le soutienne. "Celle-ci s'est abstenue et c'est un signe qu'il faut prendre pour ce qu'il est", a-t-il poursuivi. "Aujourd'hui les sanctions sont importantes parce qu'elles vont isoler la Russie. Nous sommes dans un monde où la finance anticipe : -40% pour la bourse de Moscou vendredi. C'est ce que regardent les oligarques au pouvoir et ils sont directement impliqués par ces sanctions."

Poutine "est dans le monde d'avant"

Thierry Breton a également jugé que le président russe "est dans le monde d'avant". "Il utilise les narratifs d'avant, les éléments de la terreur. Il a suggéré de façon à peine voilée l'usage même de l'arme nucléaire pour justifier son intervention et de demande à ce que personne ne bouge. Mais ce n'est pas ce qu'il s'est passé."