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William Molinié, édité par Gauthier Delomez , modifié à
La Chine considère Taïwan comme faisant partie de ses "affaires intérieures" et se prépare, démonstrations militaires à l’appui, à l’éventualité d’un engagement majeur dans le Pacifique. Mais les capacités de son armée ne lui permettent pas à ce stade d’envisager une conquête sans subir de très lourdes pertes.

La stabilité du détroit de Taïwan, voilà l'une des ambitions principales d'Emmanuel Macron. Le chef de l'État se rend en Chine ce mercredi pour évoquer le sujet, éminemment sensible pour Pékin qui considère Taipei comme faisant partie de ses "affaires intérieures". Toutefois, la grande guerre du Pacifique n'est pas pour demain. En réalité, la Chine n’est pas, à l’heure actuelle, en capacité d’envahir Taïwan.

Pékin n'est pas prêt militairement

Selon une source du renseignement français, il y a deux raisons principales à cet état de fait. D’abord, la Chine attendra de tirer toutes les conséquences du conflit en Ukraine, qu’elle considère aujourd’hui comme un laboratoire. Ensuite, Pékin n'est tout simplement pas prêt.

L'ambition de la Chine est de devenir en 2049 la première armée du monde. Depuis trois décennies, elle a entamé sa modernisation mais elle ne rivalise pas encore dans les airs avec les Américains. Or, un éventuel débarquement à Taïwan sera forcément appuyé par des chasseurs. C'est pourquoi la priorité de Pékin est aujourd’hui portée sur les forces aériennes.

L'hypothèse d'un blocus autour de l'île

Les Chinois savent que la topographie de l’île leur est défavorable, avec des plages vaseuses, des chaînes de montagne à 3.000 mètres d’altitude ou encore une jungle épaisse, qui compliqueraient un éventuel débarquement amphibie.

Les exercices militaires d’envergure se succèdent pour contourner, à terme, ces difficultés géographiques. Selon un militaire français connaisseur de la région, "le scénario le plus probable serait celui d’un blocus autour de l’île", mais pas avant 2030. Une façon de tester la réaction américaine avant, peut-être, d’envisager une manœuvre militaire d’envergure autour des années 2050.