Les camps de déplacés du nord-est syrien accueillent à peu près 12.000 étrangers, 8.000 enfants et 4.000 femmes. Photo d'illustration. 1:22
  • Copié
Lionel Gougelot, édité par Antoine Terrel , modifié à
Alors que sa fille se trouve depuis plusieurs mois dans un camp du nord de la Syrie tenu par les Kurdes, Christina s'inquiète des conséquences de l'offensive turque, et appelle Emmanuel Macron à rapatrier les femmes françaises et leurs enfants se trouvant encore dans ces camps. 
TÉMOIGNAGE

Elle lance un appel à Emmanuel Macron. Habitante de la région lilloise, Christina (le prénom a été modifié) a vu sa fille partir en Syrie en 2016 avec son compagnon, pour de prétendues raisons humanitaires. Depuis quelques mois, cette dernière se trouve au nord du pays, dans le camp d'Aïn Issa, tenu par les Kurdes et accueillant notamment des femmes de djihadistes ayant fuit l'État islamique avec leurs enfants.

Depuis l'offensive lancée par la Turquie, ce camp est l'objet de rumeurs de fuites et d'évasions. Mais, au micro d'Europe 1, Christina assure que c'est bien les Kurdes qui ont chassé sa fille. "On craint pour sa vie", témoigne-t-elle, appelant la France à la rapatrier prochainement. 

"Depuis l'offensive turque, ma fille, quand elle pouvait me joindre, m'expliquait que les bombes tombaient tout près des tentes, et qu'elles allaient mourir si on ne faisait rien", raconte Christina. Puis, dans un dernier message affolé datant de dimanche, sa fille lui raconte qu'elle doit partir du camp. "Les Kurdes leur ont demandé de sortir. Ma fille, avec son bébé et d'autres femmes françaises, se retrouvent dans le désert syrien, sans protection, sans nourriture, sans eau, sans abri", explique Christina. "Elles ont voulu revenir dans le camp pour chercher à manger, mais elles se sont rendues compte que les Kurdes brûlaient les tentes". 

"Elles n'ont nulle part où aller"

"Alors que l'armée de Bachar al-Assad rejoint actuellement le nord-est du pays, et que dans la zone, l'opération turque se poursuit, Christina redoute que sa fille et les femmes qui l'accompagnent soient blessées. "Elles sont au milieu des affrontements, elles n'ont nulle part où aller", alerte-t-elle.

Christina demande donc que la France "rapatrie ces enfants et ces femmes", et que ces dernières "acceptent d'être judiciarisées en France et de rendre des comptes à la justice française". Et à l'en croire, sa fille serait prête à se livrer à la justice de son pays. "La plupart des femmes avec lesquelles elle parlait dans ces camps voulaient rentrer en France , s'expliquer, rendre des comptes à la justice", assure Christina. "C'est pour ça qu'elles n'ont jamais cherché à fuir". Et la mère de famille de lancer "un appel au président Emmanuel Macron", pour qu'il "rapatrie tous ces enfants, ces femmes, pour qu'on comprenne un peu mieux ce qu'il s'est passé, qu'on ait des réponses à nos questions". 

Environ 12.000 combattants de l'organisation État islamique (EI), dont 2.500 à 3.000 étrangers, sont détenus dans les prisons sous contrôle des Kurdes, selon des chiffres de sources kurdes. Et les camps de déplacés du nord-est syrien accueillent à peu près 12.000 étrangers, 8.000 enfants et 4.000 femmes.