Syrie 1280 1:30
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Jean-Sébastien Soldaïni, envoyé spécial d'Europe 1 en Turquie
Alors qu'Ankara a lancé une opération d'envergure dans le nord de la Syrie, les Kurdes ont annoncé dimanche soir une alliance avec l'armée de Bachar al-Assad.
REPORTAGE

La situation dans le nord de la Syrie s'est brusquement dégradée dimanche. Quelque 800 proches de Daech, principalement des femmes et des enfants, ont réussi à s'enfuir d'un camp en profitant des combats déclenchés par l’offensive turque.  

Diyarbakir, principale ville kurdes de la région, a beau être éloignée des affrontements, elle vit l'offensive turque à la seconde près. Quand l'annonce est tombée de la fuite des proches de Daech, le visage de Roselyne s’est fermé. "Ça me désolé de savoir qu'ils peuvent se reconstruire. Ça m'effraie même. Ils sont si proches de nous et de ma famille qui est à la frontière, à Nousaybin", rapporte auprès d'Europe 1 cette habitante. "Il y a un gros risque pour eux, pour les Kurdes, et en fait pour le monde entier."

Une aide de circonstance

L'arrivée de l'armée syrienne en soutien la dépasse. Cette femme ne comprend pas cette décision, au contraire de son amie Leila. "Les Forces Kurdes prennent un risque : celui d'accepter l'aide du gouvernement syrien. S'ils le font, c'est en quelque sorte pour protéger notre nation, et pour le moment, c'est le meilleur choix", assure-t-elle. "Pour le moment..." Une remarque qui trahit à la fois la peur de voir les forces kurdes à nouveau abandonnées et le sentiment de s'allier à Bachar al-Assad par défaut.

Depuis son lancement, l'offensive turque aurait fait plus de 150 victimes, et déplacé plus de 130.000 personnes.