La libération de Boualem Sansal va-t-elle relancer la relation entre la France et l’Algérie ?
La libération de Boualem Sansal apaise sans résoudre la crise entre Paris et Alger. Malgré des gestes d’ouverture, la coopération migratoire et sécuritaire reste bloquée, et l’Élysée peine à obtenir une réponse d’Alger, dont l’intransigeance freine toute relance réelle du dialogue entre les deux pays.
La libération de l’écrivain Boualem Sansal va-t-elle vraiment rouvrir le dialogue entre Paris et Alger ? Un geste fort, attendu depuis un an… mais qui ne suffit pas à sortir de l’impasse diplomatique ouverte depuis l’été 2024.
L’Élysée veut croire à une relance. Pourtant, les obstacles restent nombreux et la stratégie française peine à produire des résultats.
L'Élysée parle désormais d’un "dialogue exigeant", d’une relance de la relation.
Une rencontre entre Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune est même envisagée en marge du G20, les 22 et 23 novembre, en Afrique du Sud. Le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez doit, lui, se rendre à Alger dans les prochaines semaines.
Deux dossiers avec Alger sur le feu
Paris espère débloquer deux dossiers en priorité. D’abord, la coopération migratoire. Depuis des mois, les consulats algériens ne répondent plus aux préfectures françaises. Aucun échange sur les ressortissants visés par des OQTF.
Deuxième sujet : la coopération sécuritaire. au moment où les djihadistes gagnent du terrain au Mali, frontalier de l’Algérie.
Il y a aussi le sort du journaliste Christophe Gleizes, condamné arbitrairement à sept ans de prison. Il reste que les gestes d’ouverture d’emmanuel Macron notamment sur le plan mémoire n’ont, jusqu’ici, jamais mis fin aux pressions migratoires et à la rhétorique hostile envers la France orchestrées par le régime Tebboune.
Plus affaibli que jamais sur le plan intérieur, Emmanuel Macron s’accroche à l’idée d’une relance qui lui échappe depuis le début. Mais sans volonté réciproque, cette stratégie risque encore de se briser sur l’intransigeance d’Alger.