Lituanie 2:01
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Caroline Baudry , modifié à
Depuis le début de la guerre en Ukraine, la situation de la plus petite ville de Lituanie, Panemune, s'est tendue. En effet, la ville se situe seulement à quelques centaines de mètres de l'enclave russe ultra-militarisée de Kaliningrad. Seul un (petit) pont sépare la ville de la Russie.
REPORTAGE

Réunis pour un sommet crucial à Madrid, les pays de l'Otan vont renforcer leur présence militaire aux portes de la Russie et valider l'élargissement de l'Alliance à la Suède et à la Finlande. Ce mouvement est jugé "agressif" et "profondément déstabilisateur" par Moscou. "Nous sommes au rendez-vous" et "nous prouvons que l'Otan est plus nécessaire que jamais", a insisté le président américain Joe Biden qui a annoncé pour sa part un renforcement de la présence militaire américaine dans toute l'Europe et notamment dans les États baltes, voisins de la Russie.

"S'il y a une attaque, je ne partirai pas"

En Lituanie, se trouve Panemune, située à quelques centaines de mètres de l'enclave Russe ultra militarisée de Kaliningrad. Depuis le début de la guerre, la situation s'est tendue dans la plus petite ville de Lituanie (200 habitants). "Je me suis réveillé un matin, il y a un mois, et j'ai vu cette lettre", explique un habitant. Sur un bâtiment, est peint un immense Z rouge et noir, symbole de l'invasion de l'Ukraine, avec à ses côtés un drapeau russe.

Z symbole de l'invasion russe

© Caroline Baudry / Europe 1

Virginijus, debout dans son jardin, observe les terres de Poutine, à moins de 500 mètres, juste de l'autre côté du fleuve. "Je me suis demandé s'ils voulaient nous effrayer. J'ai voulu peindre une paire de fesses sur le mur de ma maison. Que voulez-vous répondre d'autres à ces idiots ?, dit-il en rigolant. "Ma sœur vit en face. On n'est pas d'accord. Elle supporte Poutine, et pas moi. S'il y a une attaque, je ne partirai pas. Je me cacherai dans ma cave."

Un pont métallique sépare l'Europe de la Russie

Un pont métallique relie les deux rives. Les véhicules ont l'interdiction d'y circuler depuis plusieurs mois. La guérite qui délivrait des visas est aujourd'hui fermée, raconte Monika. Elle sert des soupes de betteraves, dans l'unique café du village quasi déserté. "Avant, j'allais parfois à Kalinigrad. Si j'étais autorisé à y retourner, je n'irais pas. Ça fait peur. Au début de la guerre, les gens qui vivent ici étaient effrayés. Maintenant, c'est comme s'ils étaient habitués. Il arrivera ce qu'il arrivera", témoigne-t-elle au micro d'Europe 1.

Certains habitants de l'enclave russe passent le poste frontière à pied, pour acheter téléphones ou ordinateurs en Europe. Elle raconte qu'une fois dans son café, ils se font très discrets, craignant pour leur propre sécurité.