Les dix déclarations les plus WTF de Donald Trump en 2017

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Marthe Ronteix , modifié à
L'année 2017 a été riche en rebondissements pour les États-Unis et notamment grâce ou à cause de son président Donald Trump qui a multiplié bourdes et provocations.

Président de la première puissance mondiale, Donald Trump porte une lourde responsabilité sur ses épaules. Et pourtant, il a multiplié les bourdes tout au long de l'année 2017. Certaines ont suscité les taquineries des internautes comme l'erreur de compte Twitter pour mentionner sa fille, quand d'autres ont provoqué plus de remous comme ses maladresses à Porto Rico après le passage de l'ouragan Maria. Europe 1 retrace cette année de mandat à travers les diverses bourdes et maladresses du 45ème président américain.

Janvier - En voulant complimenter sa fille Ivanka, Trump se trompe de compte Twitter

Toute l'affaire partait d'une tendre intention. En janvier dernier, Donald Trump - élu mais pas encore en exercice - voulait reprendre à son compte un compliment fait à sa fille Ivanka par un kinésithérapeute du Massachussets sur Twitter : "@Ivanka Trump is great, a woman with real character and class" ("@Ivanka Trump est formidable, c'est une femme avec un vrai caractère et de la classe", en français). Or le compte Twitter @Ivanka qu'a cité l'internaute n'est pas celui de la fille de Donald Trump. Une erreur que le futur président n'a manifestement pas relevée.

Il a donc, à son tour, cité @Ivanka (alias Ivanka Majic) et non @IvankaTrump qui est le véritable compte de sa fille de 35 ans. La twittos en question, une consultante numérique de la ville britannique de Brighton, n'a pas manqué de profiter de cette extraordinaire exposition médiatique pour lui critiquer ses choix concernant le réchauffement climatique.

"And you're a man with great responsabilities. May I suggest more care on Twitter and more time learning about #climatechange" (Et vous, vous êtes un homme aux formidables responsabilités. Puis-je suggérer plus d'attention sur Twitter et plus de temps à s'informer sur le changement climatique"?). Un message qu'elle a accompagné d'une infographie sur le changement climatique.

Après ce coup de projecteur qui a fait doubler le nombre de ses abonnés en seulement deux jours, passant à 5.400, la kinésithérapeute audacieuse semble toujours surfer sur cette méprise. Fin décembre, elle comptait toujours plus de 8.300 abonnés et a twitté une photo du livre d'Ivanka Trump intitulé The Trump Card : playing to win accompagné du message : "Pour tout prochain Noël secret, merci de noter que cette blague a déjà été faite".

Février - Quand Donald Trump invente un acte terroriste en Suède pour justifier sa politique anti-réfugiés

Donald Trump a fait de la régulation de l'immigration l'un des grands thèmes de son mandat. Et pour convaincre les Américains, tous les arguments semblent bons… même ceux qui s'appuient sur de fausses informations. C'est ainsi qu'en février, lors d'un discours devant ses partisans pour défendre sa politique anti-réfugiés, le président des États-Unis a pris comme exemple un attentat commis, selon lui, récemment en Suède par des réfugiés.

Un argument surprenant puisqu'aucun attentat n'a été commis dans ce pays. L'erreur a rapidement fait les tour des réseaux sociaux avec les hashtags #lastnightinSweden (hier soir en Suède) et #SwedenIncident (incident en Suède). Le  compte Twitter officiel du pays (géré par un citoyen différent chaque semaine), @Sweden, a même assuré avoir reçu plus de 800 questions à propos de cet attentat imaginaire.

"Non. Il ne s'est rien passé ici en Suède. Il n'y a pas eu d'attaque terroriste. Du tout", a répondu le citoyen qui s'occupait du compte à ce moment-là .

Néanmoins il y aurait une explication à cette erreur, comme l'a souligné @Sweden. Le vendredi précédent, le documentariste Ami Horowitz a été interviewé dans une émission de Fox News où il a présenté un extrait de son nouveau film sur les violences présumées commises massivement par des réfugiés en Suède. Or le taux de criminalité dans ce pays d'Europe du Nord est resté stable ces dix dernières années, selon une enquête de 2016.

Juin - Pays ou nom de code, l'énigmatique "Covfefe"

En pleine nuit aux États-Unis en juin dernier, le président Trump a tweeté cet énigmatique message. "Despite the constant negative press covfefe", soit "en dépit de la constante négativité de la 'covfefe' de la presse" en français. Quant à la traduction du terme "covfefe", à chacun son interprétation. Certains internautes y ont vu un code de lancement pour l'arme nucléaire, d'autres la traduction de "Je démissionne" en russe ou encore une nouvelle énigme mathématique.

Après six heures d'intenses efforts de "traduction" de la part des internautes pour tenter de comprendre ce message, Donald Trump a supprimé son tweet qu'il a remplacé par un moqueur "Qui peut comprendre ce que signifie vraiment 'covfefe' ??? Amusez-vous !"

L'explication la plus probable reste la faute de frappe. Donald Trump a probablement voulu écrire "conference" (pour "conférence de presse") ou "coverage" (pour "couverture médiatique").

Quelques jours après cet épisode qui restera dans les annales du réseau social pour les dizaines de milliers de retweets qu'il a provoqué, Donald Trump a été pris à son propre jeu. L'élu démocrate de l'Illinois, Mike Quigley a proposé une loi intitulée "Covfefe". Elle consiste à enregistrer dans les archives nationales tous les messages publiés sur les réseaux sociaux par les membres de l'administration présidentielle. Une manière pour l'élu de tenter de réfréner la frénésie de tweets du président. Un coup d'épée dans l'eau ?

Juillet - Quand Donald Trump met K.O. CNN qu'il accuse de propager des fake news

Donald Trump aime se mettre en scène. Un dimanche matin de juillet, le président des États-Unis a ainsi twitté une vidéo pour le moins surprenante accompagnée de "#FraudNewsCNN #FNN", des hashtags qui deviendront par la suite des leitmotivs.

Sur cette vidéo de près de 30 secondes, constituée de plusieurs boucles, on voit Donald Trump plaquer au sol un homme en costume dont la tête est recouverte du logo CNN, en marge d'un ring de catch. Il lui assène ensuite plusieurs coups de poings sur le tête avant de se relever et de repartir. Une manière pour le président de mettre K.O. les médias, dont CNN, qu'il accuse de propager de fausses informations. "I am extremeley pleased to see that @CNN has finally been exposed as #FakeNews and garbage journalism. It's about time !", avait-il tweeté la veille ("Je suis extrêmement heureux de voir que CNN a finalement été exposé pour (ses) #FakeNews et son journalisme de caniveau. Il était temps !", en français). Il faisait alors référence à un article que CNN avait dû retirer, et qui affirmait que l'entourage de Donald Trump faisait l'objet d'une enquête du Congrès américain sur des liens présumés avec un fonds d'investissement russe.

La scène originale avait été filmée en 2017 alors que le milliardaire assistait à un match de catch puis modifiée pour placer le logo CNN sur la tête de l'homme molesté. Ce à quoi la chaîne d'informations en continu avait répondu également avec une vidéo dont le principal message était  "il y a de nombreux risques associés à une carrière de journaliste. Je ne savais pas que s'en prendre une par le président pouvait en être un, et pourtant." Un message retweeté plus de 12.000 fois en seulement cinq heures.

Août - Des torts partagés dans les violences de Charlottesville

En plein drame après la mort d'une femme au cours d'un rassemblement de manifestants de la droite radicale à Charlottesville (Virginie) en août dernier, une déclaration de Donald Trump a créé une large polémique. Le président a renvoyé dos à dos les responsabilités des suprémacistes blancs et des militants anti-racistes. Il avait condamné la "haine et l'intolérance" venue "de diverses parties". Une absence de condamnation des violences des suprémacistes qui a suscité de larges critiques même dans son propre camp.

La Maison-Blanche avait alors tenté de rectifier le tir en assurant que le président avait voulu dire qu'il condamnait "toutes les formes de violences" dont celles des "suprémacistes blanc". Mais 24 heures plus tard, Donald Trump a fait une nouvelle sortie renforçant ses premiers propos : "Il y a eu des torts des deux côtés". "J'ai regardé de très près, de beaucoup plus près que la plupart des gens. Vous aviez un groupe d'un côté qui était agressif. Et vous aviez un groupe de l'autre côté qui était aussi très violent", a-t-il expliqué. De nombreuses voix du monde politique, médiatique ou encore des affaires se sont élevées pour condamner cette position.

Septembre - La "Nambie", ce pays africain inventé par Donald Trump

Parfois, Donald Trump a la langue qui fourche. Cela a été le cas en septembre dernier devant un parterre de chefs d'État africains réunis aux Nations unies. Le président américain s'est alors réjoui se trouver en présence de ses homologues de Côte d'Ivoire, d'Ethiopie, du Ghana ou encore de "Nambie". Il a même félicité ce dernier pays pour son système de santé "incroyablement efficace". Un compliment qui aurait pu faire mouche si la "Nambie" existait.

Avant même que la Maison-Blanche n'ait le temps de la rectifier, cette erreur a été reprise sur les réseaux sociaux et rapidement associé au fameux "covfefe" tweeté par le même Donald Trump quelques mois plus tôt.

Finalement, la présidence a diffusé un communiqué pour préciser que le président voulait parler de la Namibie qui était parvenue à endiguer l'épidémie de virus Ebola deux ans plus tôt.

Si cette erreur a amusé les Twittos, elle a indigné des intellectuels africains qui y ont vu une méconnaissance et un mépris de leur continent de la part du président. Le journal Jeune Afrique rappelait alors que lors d'un discours de campagne, le candidat Donald Trump avait qualifié certains Africains de "paresseux, tout juste bons à manger, faire l’amour et voler".

Septembre - Kim Jong-Un rebaptisé "Rocket Man" par Donald Trump

Pour marquer son auditoire, le président américain est assez friand des surnoms. Après avoir repris à son compte un tweet de l'un de ses partisans qualifiant son ancienne concurrente à la présidentielle "Hillary [Clinton] la crapule", il a surnommé le président nord-coréen "Rocket Man" en septembre dernier. Donnant un compte-rendu de sa conversation avec le nouveau président de Corée du Sud, il a assuré lui avoir demandé "comment va Rocket Man" (l'homme-fusée), un surnom moqueur à destination du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un. Il faisait référence au nouveau missile balistique tiré par la Corée du Nord qui s'était abîmé en mer du Japon deux jours plus tôt.

Ce tir, qui faisait écho à la huitième salve de sanctions décidée par l'ONU la semaine précédente, avait particulièrement inquiété les autorités internationales par sa portée. Selon les experts, la Corée du Nord venait de montrer qu'elle était capable d'atteindre l'île américaine de Guam.

Deux jours après ce coup d'éclat sur Twitter, Donald Trump avait de nouveau utilisé ce surnom, à la tribune de l'ONU. 'Rocket man' court à sa perte et à celle de son régime", avait-il déclaré. Un qualificatif qui n'avait alors pas échappé aux internautes qui avaient multiplié les détournements.

Un surnom qu'il a de nouveau utilisé en octobre dernier affublé du qualificatif encore plus humiliant "little". Il répondait alors, sur Twitter toujours, à son chef de la diplomatie Rex Tillerson qui avait assuré que des lignes de communications étaient ouvertes avec la Corée du Nord. "I told Rex Tillerson, our wonderful Secretary of State, that he is wasting his time trying to negotiate with Little Rocket Man..." ("J'ai dit à Rex Tillerson, notre merveilleux secrétaire d'État, qu'il perd son temps à négocier avec le petit Rocket Man...", en français), avait alors tweeté le président Trump.

Octobre - La visite truffée de maladresses de Trump à Porto Rico après le passage de Maria

Deux semaines après le passage de l'ouragan Maria qui avait ravagé l'île de Porto Rico en septembre dernier, Donald Trump s'est rendu sur place. Bien que l'objectif était de faire taire les critiques sur son manque de réaction, cette visite n'a pas été une réussite de communication. Le président y a multiplié les maladresses. Cherchant à rassurer les habitants, il a par exemple comparé les ravages de Maria à ceux causés par l'ouragan Katrina en 2005 : "Chaque mort est une horreur, mais si vous regardez une vraie catastrophe comme Katrina et vous regardez les énormes centaines et centaines de personnes qui sont mortes et ce qui s'est passé ici...".

"Nous avons sauvé beaucoup de vies" [à Porto Rico], s'est ensuite félicité Donald Trump qui n'a pas manqué de souligner que la gestion de la crise avait entamé le budget du pays. "Je déteste te dire ça Porto Rico mais tu déstabilises notre budget". Poursuivant sa visite dans un centre d'accueil des sinistrés, le président s'était mis à jeter des rouleaux de papier essuie-tout dans la foule, à la manière des cadeaux promotionnels distribués lors des concerts.

Enfin, il n'avait pas hésité à souhaiter à un sinistré de "bien s'amuser".

Près de trois mois après l'ouragan qui a frappé ce territoire américain de 3,4 millions d'habitants, le bilan officiel était de 64 morts et l'électricité n'a été rétablie qu'à 70% de sa capacité. Mais selon plusieurs investigations, 500 à plus de 1.000 personnes auraient été tuées par les vents de plus de 250 km/h qui se sont abattus sur l'île. À la mi-décembre, le gouverneur de Porto Rico a ordonné un recomptage des victimes, estimant le dernier bilan sous-évalué.

Novembre - Pocahontas, représentante des Amérindiens au Sénat ?

Parmi les personnalités qui font régulièrement l'objet des moqueries de Donald Trump : Elizabeth Warren qu'il surnomme Pocahontas. Le président fait ainsi référence aux origines amérindiennes que cette sénatrice démocrate respectée revendique et que lui-même conteste. Si ce surnom est en lui-même polémique, il a soulevé la colère d'anciens combattants Navajos en novembre dernier.

Donald Trump recevait à la Maison-Blanche une délégation de vétérans ayant servi comme décodeurs-traducteurs ("code talkers") dans les rangs de l'armée américaine pendant la Seconde guerre mondiale. Au cours de son discours, il n'a pas pu s'empêcher de faire une blague sur… Pocahontas. "Vous étiez ici longtemps avant nous. Même si nous avons une représentante au Congrès qui est - disent-ils - là-bas depuis longtemps. Ils l'appellent Pocahontas", a-t-il lancé, dans un silence gêné.

"Il est profondément regrettable que le président des États-Unis ne puisse même pas mener à bien une cérémonie en l'honneur de ces héros sans lancer des insultes racistes", a déploré l'élue démocrate sur MSNBC après cette sortie du président. Mais la polémique ne s'est pas arrêtée là.

Le lendemain, le Congrès national des Amérindiens (NCAI) a dit regretter "l'utilisation par le président du nom de Pocahontas pour insulter un adversaire politique qui a occulté le véritable objet de la cérémonie" tout en rappelant, par la voix de son président, que Pocahontas était "une héroïne pour son peuple, la tribu indienne Pamunkey de Virginie".

Une autre organisation représentative, l'Alliance des tribus de l'ère coloniale (ACET), a estimé à son tour que "les noms amérindiens, historiques ou contemporains, ne sont pas faits pour être utilisés comme insulte. Le faire, c'est les réduire à une insulte raciste".

Un incident qui ne devrait pas pacifier les relations déjà tendues entre les tribus amérindiennes et le gouvernement Trump notamment à cause de la construction d'un oléoduc dans le Dakota du Nord. Selon une tribu de Sioux, son tracé passe par des sites sacrés et menace ses sources d'eau potable. Le projet, suspendu par l'administration Obama, a été relancé par Trump en mars dernier.

Novembre - Quand Donald Trump retweete des vidéos anti-musulmans postée par l'extrême droite britannique

Dernière frasque en date de Donald Trump : la rediffusion sans contexte de vidéos anti-musulmans sur Twitter. Fin novembre, le président Trump a provoqué un petit incident diplomatique avec le Royaume-Uni. Il a retweeté en dix minutes trois vidéos diffusées par la vice-présidente du parti d'extrême droite Britain First, montrant des exactions commises par des personnes présentées comme des musulmans et ce, sans ajouter le moindre contexte. La Première ministre britannique Theresa May a rapidement condamné ces retweets qu'elle a qualifiés d'"erreur" dès le lendemain.

"@theresa_may ne te focalise pas sur moi, focalise-toi sur le terrorisme islamique radical destructeur à l'intérieur du Royaume-Uni. Tout va bien pour nous !", a-t-il écrit à destination de la dirigeante de l'allié historique des États-Unis, s'y reprenant même à deux fois après s'être trompé dans un premier tweet sur l'orthographe du compte officiel de Theresa May... Une provocation à laquelle la Première ministre n'a pas répondu, préférant sans doute clore cette polémique pour traiter, aux côtés des Américains, des dossiers aussi sensibles que le développement du programme nucléaire nord-coréen.